Incendies en Australie : des effets possibles sur la santé de la population

Publié le 8 janvier 2020 à 18h52
Incendies en Australie : des effets possibles sur la santé de la population
Source : WENDELL TEODORO / ZEDUCE / AFP

POLLUTION - En Australie, des craintes sont exprimées sur les possibles conséquences sanitaires des feux de forêt sur la population, en raison des particules fines concentrées dans les panaches de fumées. Dans plusieurs villes, le taux de pollution explose.

Au matin du lundi 6 janvier, les rues du centre de Canberra étaient quasiment désertes et de nombreuses écoles et bâtiments officiels restaient portes closes. Bien que l’incendie le plus proche se trouve à 65 kilomètres de là, les fumées qu’il dégage font suffoquer les habitants jusqu’au cœur de la ville. En conséquence, 100 000 masques antipollution leur ont été distribués. L’urgence est réelle : la veille, la capitale australienne était classée comme la ville la plus polluée au monde. 

Toujours en Nouvelle-Galles du Sud, dans la ville d’Albury, la qualité de l’air était considérée comme mauvaise mercredi 8 janvier, avec un taux de particules PM 2,5 de 115 microgrammes par mètre cube. Bien loin des valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 10μg/m3 en taux annuel moyen.

Les PM 2,5, polluants des incendies

Ces concentrations de particules fines dans l’air sont directement dues aux feux de forêts et ne sont pas sans conséquences sanitaires. Concrètement, les incendies de végétation - comme ceux du bush australien - peuvent entraîner deux sortes d’effets sur la santé, comme le développe une étude publiée par l’Institut national de santé publique du Québec. Ceux ressentis au plus près des lieux du feu, "principalement des risques d’incendies et d’intoxications (au monoxyde de carbone surtout)", mais aussi les effets des particules contenues dans les fumées qui "représentent un impact mesurable sur la santé des populations, non seulement locales, mais aussi situées à des centaines de kilomètres de la source de combustion". 

Sydney le 10 décembre, considéré comme le pire jour en termes de pollution de l'air
Sydney le 10 décembre, considéré comme le pire jour en termes de pollution de l'air

Classées selon leur taille (10 ou 2,5 micromètres), ces particules fines en suspension peuvent pénétrer dans les poumons. Celles que l’on retrouve généralement dans les fumées des feux de forêt sont les PM 2,5 et une exposition trop importante, même de quelques minutes, suffit à déclencher différents symptômes : difficulté à respirer, irritation des voies respiratoires, asthme… 

À plus long terme, une forte exposition aux particules fines favorise la formation de cancers et la survenue d’accidents cardio-vasculaires. Même si "la majorité des études suggère que les particules issues de feux de végétation induiraient surtout des effets respiratoires à court terme et peu d’effets cardiovasculaires", toujours selon l’étude menée par l’Institut du Québec. 

Des admissions aux urgences en hausse de 48 %

Pendant la semaine du 11 décembre, alors que la ville de Sydney était plongée dans un brouillard toxique, les services d’urgence de Nouvelle-Galles du Sud ont enregistré une hausse des admissions de 48 % par rapport aux cinq dernières années, et ce pour des problèmes respiratoires. Sur la seule journée du 10 décembre, considérée comme la pire pour la qualité de l’air, les admissions ont bondi de 80 %. 

Le 21 décembre, 25 000 médecins ont alerté les autorités australiennes sur un "état d’urgence en matière de santé publique" à Sydney. "C'est pour ainsi dire l'ensemble des habitants de la Nouvelle-Galles du Sud qui sont confrontés à des émanations prolongées de fumées et comme nous n'avons jamais connu cela auparavant, nous ignorons ce qu'il en adviendra", s’est inquiété auprès de l'AFP Kim Loo, membre de l'ONG Docteurs pour l'environnement.


Caroline QUEVRAIN

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