SYMBOLE - Le département francilien, très urbanisé, a pris ce mercredi un arrêté d'interdiction de l'usage de pesticides sur son territoire, comme le Val-de-Marne avant lui. Contacté par LCI, il assume le caractère "symbolique" de la mesure.
Si les champs ne s'étendent pas à perte de vue en Seine-Saint-Denis, le département francilien a souhaité peser à sa manière dans le débat sur les pesticides. Ce mercredi, il annonce dans un communiqué avoir pris un arrêté interdisant l'usage de pesticides sur son territoire.
"Le département de la Seine-Saint-Denis, représenté par son président Stéphane Troussel et son vice-président chargé de l'écologie urbaine Bélaïde Bedreddine, a signé [ce] 18 septembre un arrêté interdisant l'usage de pesticides sur son territoire. Cet engagement vient soutenir et renforcer les décisions déjà prises en ce sens par plusieurs villes de France et par le Département du Val de Marne", indique le département dans un communiqué.
Il est de notre devoir que les territoires jouent un rôle d'alerte
Stéphane Troussel
Contacté par LCI, le département assume le caractère "symbolique" de cet arrêté qui devrait probablement être cassé par la justice administrative, comme celui du Val-de-Marne. Le texte vise, selon le communiqué, à "permettre d'aller plus loin en incitant les entreprises privées à abandonner l'usage de pesticides". "Il est de notre devoir, lorsque l'Etat tarde à prendre des mesures courageuses en faveur de la santé des populations, que les territoires jouent un rôle d'alerte et se mobilisent pour faire réellement bouger les choses, au profit de l'intérêt général", a affirmé Stéphane Troussel.
Alors qu'une consultation citoyenne est actuellement en cours pour établir une zone de non-traitement aux pesticides autour des habitations, de nombreux arrêtés anti-pesticides ont été adoptés par des collectivités territoriales. C'est la ville de Langouët (Ille-et-Vilaine) qui a été l'une des pionnières dans cette démarche, en interdisant par arrêté l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à moins de 150 m "de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel", avant que cet arrêté ne soit suspendu par le tribunal administratif.
"Bien qu'essentiellement urbain, le Département de Seine-Saint-Denis souhaite par cet arrêté prendre toute sa part dans la lutte pour la préservation de l'environnement et la protection de la santé des populations de son territoire, dans la lignée du mouvement d'alerte lancé par plusieurs communes, dont les villes de Stains, Tremblay-en-France, Les Lilas, Villemomble, Bobigny, Montfermeil et Epinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis", poursuit le communiqué du département.