Les bois plus efficaces que les grandes forêts pour stocker le carbone

RESPIRE - D'après une étude de scientifiques européens, les petits bois situés au milieu des champs sont bien plus efficaces pour stocker le carbone que les grandes forêts. Ils espèrent à l'avenir que leur utilité soient davantage reconnue par les politiques publiques.
L’urbanisation galope, les surfaces agricoles s’amenuisent, mais les arbres n’ont jamais été aussi nombreux. Selon le dernier inventaire forestier national, réalisé par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), la France possède aujourd’hui deux fois plus de forêts qu’il y a cent ans. Et cela sans compter les bois dont la superficie est inférieure à 5.000 m², qui ne sont pas recensés. Ces poumons verts, souvent à peine plus grands qu’un terrain de football et de plus en plus nombreux, seraient, malgré leur taille, bien plus bénéfiques à l’environnement que les grandes forêts, rapporte dans une étude une équipe de scientifiques participant au projet européen BiodivERsA, coordonné par un scientifique du laboratoire "Écologie et dynamique des systèmes anthropisés" (CNRS / UPJV).
Dans des travaux parus le 2 décembre dans le Journal of Applied Ecology, ils estiment que "les petits bois de moins d'un hectare stockent plus de carbone, par unité de surface, dans le sol", que les grandes forêts.
Les bois au milieu des champs, des puits de carbone très efficaces
Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont collecté des données concernant la biodiversité de 224 zones boisées européennes en prenant en compte la diversité des espèces rencontrées, l’âge des parcelles forestières ou encore leur structure. "De manière inattendue, malgré leur faible biodiversité, les forêts plus petites se sont révélées capables de fournir de multiples avantages avec des performances supérieures, par unité de surface, à celles de forêts plus grandes du même âge", notent les auteurs de l’étude. Ainsi, même si la diversité animale et végétale y est moins importante, ces bois contiennent plus de nourriture pour le gibier, moins de tiques, et sont capables de stocker davantage de carbone.
Ce constat, dressé par les chercheurs, est d’autant plus vrai pour les bois situés au sein de paysages agricoles. Par leur petite taille, ceux-ci sont plus exposés à la lumière, moins humides et plus chauds que les grandes forêts. Les terres agricoles environnantes leur apporteraient par ailleurs un apport de nutriments plus important. Toutes ces conditions favorisent une couverture végétale plus dense, ainsi qu'une production de biomasse (arbres, oiseaux, insectes, etc.) accrue, favorisant à son tour le stockage de carbone en raison de l'incorporation plus rapide de matière organique dans le sol.
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Forts de cette découverte, les chercheurs disent espérer que les politiques publiques finissent par prendre en compte ces petites zones boisées. "Il est urgent de disposer d'instruments politiques ciblés pour assurer leur gestion adéquate et leur conservation future."
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