Marée noire au Brésil : "Le pétrole touche désormais plus de 500 sites"

Publié le 18 novembre 2019 à 15h10, mis à jour le 18 novembre 2019 à 15h27
Marée noire au Brésil : "Le pétrole touche désormais plus de 500 sites"
Source : ANTONELLO VENERI / AFP

CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE - La marée noire, qui a commencé à se déverser sur les côtes brésiliennes le 30 août dernier, s’étend désormais vers le sud-est du Brésil. Les autorités, qui ont tardé à prendre des mesures, sont accusées de négligence.

La marée noire, décelée le 30 août dernier au nord-est du Brésil, gagne du terrain. En effet, des galettes de pétrole ont été trouvées à la mi-novembre sur des plages de l’Espirito Santo, dans le sud-est du pays. Et l'Etat de Rio de Janeiro se prépare à être submergé à son tour. Selon les données publiées le 11 novembre par l’Ibama, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles, 112 villes de dix Etats sont aujourd’hui touchées par des galettes de pétrole. Le 4 novembre, les autorités assuraient pourtant que moins de pétrole s’échouait sur les plages. Dans une carte mise à jour le 17 novembre, l’Ibama constate que sur 643 plages arpentées, 18 sont contaminées à plus de 10 % par du pétrole, 363 le sont à moins de 10 % et 262 sont considérées comme propres. 

"Le pétrole touche désormais plus de 500 sites", explique à LCI Thiago Almeida, responsable climat de Greenpeace Brésil. "Il semble y avoir moins de pétrole gagnant les côtes mais il apparaît dans des endroits qui étaient jusqu'ici épargnés par la marée." Pour autant, la catastrophe reste difficile à quantifier, tant par son ampleur que par sa dangerosité. Selon certaines ONG, le Brésil assiste ici à la pire marée noire de son Histoire.

Capture d'écran du site de l'Ibama, Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles.
Capture d'écran du site de l'Ibama, Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles. - Ibama

Les autorités négligentes face à la catastrophe

Depuis le début de la crise, ce sont souvent les riverains qui nettoient seuls les plages des galettes de pétrole, sans autre équipement que des gants et des sacs-poubelles. Leur mobilisation a d’ailleurs permis de nettoyer rapidement les côtes. Jusqu'ici, près de 4 500 tonnes de mazout ont déjà été ramassées en deux mois et demi, selon des chiffres officiels du 15 novembre dernier. Or, ceux-ci ne prennent pas en compte les collectes des citoyens au niveau local. Le gouvernement, lui, est accusé de négligence tant les mesures nécessaires ont tardé à être prises. Le plan national d’urgence, par exemple, été déclenché le 11 octobre, plus d'un mois après les premières galettes de pétrole observées, révélait le quotidien brésilien O Globo. Depuis, deux navires ont été amarrés à Recife, ville du Nordeste touchée par la marée noire, et 2 700 militaires ont été envoyés par les autorités

Des tests effectués sur des plages brésiliennes ont permis au gouvernement d’affirmer dans un premier temps que le pétrole provenait du Venezuela. L'hypothèse a été écartée depuis et Brasilia a ensuite accusé un navire grec, de la compagnie Delta Tankers, d’avoir causé l’accident. Le 7 novembre, le pétrolier grec a déclaré être prêt à fournir les documents détaillant sa navigation fin juillet au large du Brésil. 


Caroline QUEVRAIN

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