Paris, Lille, Grenoble... Quelle agglomération fait le plus d'efforts pour réduire la pollution de l'air ?

C.A.
Publié le 11 décembre 2019 à 12h10

Source : TF1 Info

PODIUM - Peut mieux faire. Voilà en substance le constat d'un classement des efforts des métropoles françaises en matière de pollution de l'air publié ce mercredi par trois ONG, malgré des efforts salués de la part de Paris, Grenoble ou encore Strasbourg.

Au sein des grandes villes françaises, les pics de pollution aux particules fines sont devenus légion. Depuis le 1er janvier dernier, les seuils limites en Île-de-France ont été dépassés 16 fois, selon AirParif. Alors que la pollution atmosphérique est  l'une des premières préoccupations environnementales des Français et que les candidats aux municipales sont nombreux à la prendre en compte dans leurs programmes, le Réseau Action Climat France, Greenpeace France et Unicef France publient ce mercredi un classement des 12 plus grandes agglomérations françaises en fonction de leurs efforts pour lutter contre la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre des transports, responsables de 31% des émission de gaz à effets de serre à l'échelle nationale. 

Les politiques publiques mises en place entre 2014 et 2019 à Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse ont ainsi été passées au crible. Si le classement ne prétend pas offrir une vision exhaustive de l’action politique locale, concèdent les ONG, il permet néanmoins "de distinguer l’engagement politique des élus locaux ces dernières années". La généralisation des 30 km/h, la mise en oeuvre d'une ZFE (zone à faibles émissions) et d'actions spécifiques visant à protéger les enfants de la pollution de l’air, ou encore le déploiement d'un réseau vélo express ont par exemple été pris en compte.

Paris, première du classement, Marseille, dernière

Parmi les villes les plus vertueuses, Paris se place sur la première marche du podium grâce à sa zone à faibles émissions, et à l’objectif associé de sortie du diesel en 2024 et de l’essence en 2030. Elle est suivie de Grenoble, qui se distingue par la mise en place d'une "politique vélo complète", ainsi que de mesures permettant de réduire l’emprise de la voiture. Troisième, Strasbourg doit sa place à sa position sur le vélo et les transports en commun, mais aussi pour avoir acté récemment la mise en place d’une zone à faibles émissions pour tous les véhicules à l’échelle métropolitaine, avec un objectif de sortie du diesel en 2030.

Suivent ensuite Lyon, Nantes, Bordeaux, Lille, Rennes et Toulouse. Et enfin, en queue de peloton, Montpellier, qui a pris "du retard sur la réduction de la place de la voiture", Nice, dont le "projet de zones à faibles émissions encore flou" et Marseille, qui "n’a pas comblé son retard vers l’abandon du tout-voiture".

Des efforts encore attendus de la part de toutes les métropoles

Si les efforts de certaines villes sont salués, les auteurs de ce classement estiment que la plupart des agglomérations étudiées "sont directement concernées par la condamnation toute récente de la France par la Cour de justice européenne pour le non-respect des normes de qualité de l’air". Ils regrettent notamment que trop peu de métropoles et de villes soient actuellement  "engagées clairement sur une sortie des véhicules diesel et essence", et que "très peu disposent d’une zone à faibles émissions opérationnelle pour tous les types de véhicules". 

Un développement des alternatives à la voiture et des aides à la transition est aussi attendu, tout comme la mise en place d’actions spécifiques visant à protéger les enfants de la pollution de l’air. "Ils ne font que trop rarement l’objet de mesures spécifiques alors même qu’ils sont les plus vulnérables à la pollution de l’air, et que les habitudes de mobilité se prennent dès l’enfance", déclare dans un communiqué Jodie Soret, chargée de la campagne Pollution de l’air pour Unicef France.


C.A.

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