Pourquoi les scientifiques capturent-ils des bébés marmottes ?

M.D
Publié le 12 juillet 2020 à 21h56, mis à jour le 13 juillet 2020 à 0h35

Source : TF1 Info

NATURE - Chaque été, depuis plus de 30 ans, les marmottes de la réserve naturelle de la Grande Sassière, près de Tignes, font l'objet d'un suivi unique en France, opéré par une équipe de recherche de l'université de Lyon et du CNRS. On vous explique l'objectif de cette expérience scientifique.

A 2.300 mètres d’altitude, dans la réserve naturelle de la Grande Sassière (Savoie), le rituel est le même chaque année depuis bientôt 30 ans. Sylvia Pardonnet est scientifique. Technicienne en milieux naturels au sein du Laboratoire de Biométrie et Biologie évolutive de l’Université Lyon 1 et du CNRS, son travail consiste à étudier la marmotte alpine dans son environnement naturel. Pendant un mois, elle et son équipe vont scruter leurs moindres faits et gestes.

"Nous sommes sur un site où il y a plein de familles de marmottes qui sont installées les unes à côté des autres. Ce qui nous intéresse, c’est de comprendre comment se composent les familles. Pour cela, nous allons regarder quels sont les individus qui ont survécu à l’hiver et qui sont toujours présents sur le territoire", explique Sylvia Pardonnet. Jumelles au cou, elle repère d’abord les terriers, puis s’en approche discrètement pour en extraire les petits. Une méthode qui peut prendre des heures. "Ils sont très naïfs. De ce fait, on peut s’en approcher assez facilement et les attraper à la main", poursuit la chercheuse.

L'une des causes possibles, c’est le manque de neige.
Sylvia Pardonnet, technicienne en milieux naturels.

Une fois capturé, le marmotton subit une batterie d’examens : mesures morphologiques, prise de sang, biopsie. "Cela nous permet de connaître l’état sanitaire de la population", explique Sylvia Pardonnet. Car depuis quelques années, les chercheurs constatent une baisse du nombre de naissance après la période d’hibernation. "L'une des causes possibles, c’est le manque de neige. De ce fait, les terriers sont moins isolés et les marmottes consomment plus d’énergie et ils en ont moins pour faire des petits", soutient la scientifique. 

Les petits sont réintroduits dans leur terrier non sans avoir été frotté avec des éléments de leur milieu afin qu'il ne reste aucune trace du contact avec les humains. 


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