EMPLOI - Sur LCI, la ministre du Travail a confirmé l’entrée en vigueur au 1er juillet de la réforme de l’assurance chômage, procédant à de nouvelles méthodes de calcul, tout en mettant en cause "l’explosion des contrats courts" depuis dix ans.
Alors qu’une journée de mobilisation syndicale est prévue ce vendredi 23 avril contre la réforme de l’assurance chômage, Elisabeth Borne est venue sur LCI défendre cette réforme controversée puisqu’elle vise à modifier les droits aux allocations pour de nombreux chômeurs avec de nouvelles méthodes de calcul. Le projet de décret, décliné en cinq articles, confirme l'entrée en vigueur au 1er juillet de la modification du calcul du salaire journalier de référence (SJR, base de l'allocation), avec un mécanisme de plancher.
Une fronde des syndicats
La ministre du Travail a donc plaidé pour l’entrée en vigueur de cette réforme, prévue au 1er juillet, en ne jugeant "pas satisfaisant" le système actuel, qui "encourage certaines entreprises à avoir des contrats courts et alterner entre des périodes de chômages plutôt que d’avoir des CDI plus protecteurs". Se disant "convaincue qu’il faut une réforme pour sortir de ces effets pervers", Elisabeth Borne a poursuivi en affirmant que "le système actuel s’est traduit par une explosion des contrats courts. On a eu une augmentation de 250% en dix ans des CDD de moins d’un mois".
Mais la réforme souhaitée par le gouvernement, qui a été modifiée depuis sa version originale, ne convainc pas les principaux syndicats ou les intermittents du spectacle, qui seront concernés et craignent que le dispositif exclue un grand nombre de chômeurs. Avec d’autres professions de la restauration ou de l’événementiel, ils occupent d’ailleurs une centaine de salles de spectacle en France pour protester contre le décret, mais aussi pour demander la réouverture des lieux culturels.
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"J’ai entendu ces oppositions mais je pense qu’il faut modifier le système actuel qui n’a pas empêché la précarité pour beaucoup de salariés", a répété Elisabeth Borne, en confirmant que certaines règles de calcul seraient modifiées afin de ne "pas de pénaliser ceux qui sont en congé maladie ou maternité ou qui ont de l’activité partielle". La ministre avait reconnu à la mi-avril un "problème" dans le calcul des allocations concernant ces catégories de personnes et avait alors demandé à "ses services de prendre contact avec l’Unedic".