14-Juillet : des manifestants ont-ils été "parqués" dans un "entrepôt" après les incidents des Champs-Elysées ?

Cédric Stanghellini et Cassandre Amouroux
Publié le 15 juillet 2019 à 17h58, mis à jour le 15 juillet 2019 à 19h29
14-Juillet : des manifestants ont-ils été "parqués" dans un "entrepôt" après les incidents des Champs-Elysées ?
Source : Facebook Gilets Jaunes Landivisiau

A LA LOUPE - En marge du défilé du 14-Juillet, plusieurs personnes ont été arrêtées et transportées en bus dans un "entrepôt". Les manifestants qui ont filmé leur voyage parlent d'une "rafle" et d'un "centre de détention de Gilets jaunes". Qu'en est-il réellement ? Eléments de réponse.

Dimanche 14 juillet, lors du défilé de la fête nationale, Emmanuel Macron a été chahuté lors de sa remontée des Champs-Elysées. Malgré l'interdiction de manifester par la préfecture de Police, des dizaines de Gilets jaunes, sans leur chasuble, ont sifflé le Président de la République. En outre, une fois la parade militaire terminée et l'avenue rouverte, des dizaines de manifestants ont occupé le haut de l'avenue. Des poubelles ont été incendiées et des barrières métalliques mises à terre, contraignant les forces de l'ordre à riposter. Au total, 175 personnes ont été interpellées en marge des festivités.

Dans ce contexte tendu, plusieurs personnes ont été emmenées vers des commissariats parisiens, notamment pour des vérifications d'identité. Or, des vidéos et des images pour le moins surprenantes ont circulé sur les réseaux sociaux. On pouvait y voir des manifestants transportés en bus et débarqués devant un grand bâtiment, décrit comme un entrepôt désaffecté et "entouré de barbelés".

Sur Facebook une manifestante, Mary On, qui reconnait avoir sifflé le Président, a ainsi filmé en direct son parcours des Champs-Elysées jusqu'au fameux "entrepôt". 

Une fois arrivée à destination, dans une nouvelle vidéo, elle s'est plaint d'un traitement "inhumain", allant même jusqu'à comparer la situation aux heures les plus sombres de l'Histoire... 

camp de détention gilets jaune
camp de détention gilets jaune - Facebook Mary On

Ailleurs sur les réseaux sociaux, d'autres personnes ont fait état du même trajet :

A qui appartient cet "entrepôt" ?

Au-delà de l'indignation des personnes interpellées, qu'en est-il réellement de ce lieu ? Rue de l'Evangile, dans le nord de Paris, on trouve effectivement au numéro 30 un bâtiment tout en longueur qui correspond à celui filmé par les manifestants.

Contactée à ce sujet par LCI, la préfecture de Police assure qu'il ne s'agit pas d'un entrepôt, mais bien d'un commissariat, l'un des plus grands de la capitale. "Ce sont des locaux de police et depuis longtemps (…) Il y a des gens qui travaillent à l'intérieur." On nous confirme que ces lieux, qui appartenaient à la SNCF, sont régulièrement utilisés "pour des questions d'espace" afin de gérer un nombre important d'interpellés et pour ne pas engorger les commissariats de quartier. Ils sont notamment occupés par les agents de la  brigade des réseaux franciliens (BRF).

En 2014, par exemple, ces locaux ont été mis à contribution pour gérer 250 gardes à vue suite au mouvement social baptisé "Jour de colère". Quelques mois plus tôt,  des membres de la "Manif pour tous" avaient également transité par ce vaste commissariat. Rien de spécifique, donc, au mouvement des Gilets jaunes...


Cédric Stanghellini et Cassandre Amouroux

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