POLICE - D'après nos informations, l’infirmière interpellée et placée en garde à vue mardi 16 juin dans le cadre de la manifestation des soignants à Paris a déposé plainte en raison de son interpellation auprès de la délégation parisienne de l'IGPN. Cette plainte est en cours d'analyse par le parquet.
Les images de son arrestation avaient suscité l'indignation sur les réseaux sociaux. Après la plainte de quatre policiers qui l'avaient interpellée sans ménagement, mardi 16 juin, lors du rassemblement des soignants organisé à Paris, Farida Chickh a décidé à son tour de déposer plainte auprès de la délégation parisienne de l'IGPN. Une plainte toujours en cours d'analyse par le parquet.
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Âgée de 50 ans et exerçant à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif dans le Val-de-Marne, Farida Chikh avait été libérée de sa garde à vue que mercredi 17 juin, après une nuit entière passée au poste. Le même jour, le parquet de Paris avait annoncé qu'elle serait jugée pour "outrages" et "violences sans interruption totale de travail (ITT)" sur personne dépositaire de l'autorité publique et convoquée devant le tribunal correctionnel le 25 septembre.
Interviewée par Mediapart, vendredi 19 juin, l'infirmière est revenue son geste, à savoir le jet de deux pierres en direction des forces de l'ordre, accompagné de doigts d'honneur. "C'était symbolique. Je ne visais pas les forces de l'ordre. Je ne voulais pas blesser quelqu'un. Je voulais juste dire : nous, on en a marre, on est fatigué." Des propos similaires à ceux qu'elle avait tenus lors de son audition durant sa garde à vue.
L'infirmière #FaridaChikh parle à Mediapart. Interview intégrale à découvrir ce soir dans #Alairlibre , à 19h sur https://t.co/n0MN0ZGYbz pic.twitter.com/0cO9Jt3gn8 — Mediapart (@Mediapart) June 19, 2020
Elle y expliquait avoir craqué par épuisement, évoquant la dureté de son métier, des journées de travail de 10 à 14 heures au plus fort de l'épidémie de Covid-19, le décès de 20 patients durant cette période, sa présence auprès d'eux, sa fatigue et une sérologie positive au virus.
Quatre des policiers qui ont procédé à l'arrestation de l'infirmière ont également déposé plainte. Peu de temps avant son interpellation, elle avait lancé des pierres aux membres de force de l'ordre, visant notamment un commissaire de police présent. Un geste qui, pour les policiers, avait justifié son interpellation parmi les manifestants.