JUSTICE - La cour d'appel de Paris a ordonné la reprise des investigations concernant une accusation de viol visant l'actuel ministre des Comptes publics, contrairement aux réquisitions du parquet général qui avant demandé le classement sans suite.
La justice relance l'enquête visant Gérald Darmanin. La Cour d'appel de Paris a ordonné mardi la reprise des investigations concernant une accusation de viol à l'encontre de l'actuel ministre des Comptes publics, alors que le parquet avait demandé le classement sans suite, apprend-on ce jeudi. Dans cette affaire, la plaignante, Sophie Patterson-Spatz, avait déposé une plainte en février 2018 pour "viol, harcèlement sexuel et abus de confiance" à l'encontre de Gérald Darmanin.
En 2009, elle s'était adressée à l'élu, alors élu local à Tourcoing et chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP, pour faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon. Elle affirme que Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie en échange de faveurs sexuelles.
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"Nous espérons une vraie information judiciaire"
En août 2018, la magistrate avant rendu une "ordonnance de non-lieu à informer", estimant qu'au vu des investigations, les faits reprochés n'étaient pas constitués. Le parquet avant classé l'affaire sans suite, mettant fin à une enquête préliminaire au cours de laquelle Gérald Darmanin avait été auditionné sans être confronté à son accusatrice, ce que dénoncent les avocats de cette dernière.
Sophie Patterson-Spatz avait fait appel, mais son recours avait été considéré trop tardif par la Cour d'appel dans une ordonnance rendue en octobre 2018. En novembre 2019, la Cour de cassation avait toutefois ordonné à la chambre de l'instruction le réexamen de la validité du non-lieu dont avait bénéficié Gérald Darmanin.
Dans son ordonnance rendue mardi, la Cour d'appel a estimé, selon une source judiciaire contactée par l'AFP, que le juge d'instruction "ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire" pour refuser de relancer les investigations dans cette affaire. "Nous espérons avoir désormais une vraie information judiciaire, qui examinera sérieusement les éléments du dossier", ont réagi auprès de l'AFP maîtres Elodie Tuaillon-Hibon et Marjolaine Vignola.