VIDÉO - Gilets jaunes : Fouquet's saccagé, magasins pillés, banque incendiée... un chaos jamais vu sur les Champs-Elysées

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SACCAGES - Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, jamais l'avenue des Champs-Elysées n'avait été à ce point défigurée. Samedi 16 mars, des dizaines d'enseignes ont été pillées ou vandalisées le long de la plus belle avenue du monde parmi lesquelles l'emblématique Fouquet's totalement saccagé. Une banque a été incendiée dans une rue adjacente faisant 11 blessés légers.
L'image fera, à n'en pas douter, le tour du monde. Le Fouquet's emblématique restaurant des Champs-Elysées, a été saccagé ce samedi lors du 18e samedi de mobilisation des Gilets jaunes. Un saccage en deux temps : le magasin a été pris pour cible en milieu de journée. Quelques heures plus tard, la devanture a été incendiée. Plusieurs autres boutiques ont également été totalement ou partiellement pillées comme l'enseigne Hugo Boss, le magasin Nespresso, la boutique de prêt à porter Tara Jarmon. D'autres enseignes comme Bulgari ou l'enseigne Lacoste ont été vandalisés. Des feux ont été allumés devant les boutiques Longchamp, Foot Looker et Léon de Bruxelles, aux cris de "révolution!" lancé par des manifestants.
Jamais les enseignes de la plus belle avenue du monde n'avaient à ce point été prises pour cible depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. La mobilisation n'était pourtant pas particulièrement élevée : 7000 à 8000 manifestants dont "1500 ultras", a indiqué le ministère de l'Intérieur. La maire PS de Paris Anne Hidalgo a condamné "avec la plus grande fermeté" ces "insupportables exactions", tandis que François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains aux Européennes, appelait à "mettre fin à l'impuissance de l'Etat".
Sur l'avenue où ont convergé des milliers de manifestants plusieurs barricades avaient été érigées dès la mi journée. Les violences ont rapidement commencé, bien plus précoces et plus soudaines que lors des samedis précédents.
Les enseignes ciblées avaient pourtant anticipé ce "18e acte" en faisant installer de larges panneaux de bois sur les vitrines. Mais qu'il s'agisse de Bulgari ou du Fouquet's, ceux-ci n'ont pas tenu face aux casseurs. En quelques minutes, la célèbre brasserie Le Fouquet's, inscrite à l'inventaire des monuments historiques a été défigurée. Sur l'une des planches de bois qui était censée protéger le restaurant, un tag "Sarko tout casser" fait référence à la venue de l'ancien président de la République le soir de sa victoire à la présidentielle de 2007. Selon nos informations, le coût des dégradation est élevé : plus de deux millions d'euros de dégâts ont été comptabilisé et deux mois de travaux sont à prévoir.
Une banque incendiée, 11 blessés, une mère et son bébé sauvés des flammes
Plusieurs établissements bancaires ont également été pris pour cible par des casseurs notamment une agence de la place des Ternes, et, surtout, une agence du boulevard Roosevelt totalement incendiée. "Deux personnes ont été sauvées des flammes. Une femme et son bébé étaient coincés au deuxième étage", ont indiqué les pompiers à l'AFP. Le quartier a été bouclé et l'incendie maîtrisé peu avant 14h, a constaté un journaliste de l'AFP. Selon un bilan provisoire, l'incendie a fait 11 blessés légers, parmi lesquels deux policiers, selon les pompiers, qui ont mobilisé dix engins.
Sur place une femme et ses quatre enfants, dont un bébé de 9 mois, a raconté à l'AFP, les larmes aux yeux, qu'ils étaient "descendus par les escaliers" de leur appartement au troisième étage. "On a d'abord senti la fumée des lacrymogènes et puis ensuite on a vu le feu par la fenêtre", a-t-elle expliqué, visiblement sous le choc.
"On a entendu des coups en bas au départ et il y avait des lacrymogènes pour évacuer les gens. Malgré ça, ils ont réussi à casser la banque", a ajouté Reda, le père, pour qui "ça sert à rien d'être agressif comme ça, regardez ce qui aurait pu se passer. Ils auraient pu tuer".
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L'Intérieur dénonce des "professionnels de la casse et du désordre"
Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé l'action de "professionnels de la casse et du désordre" et demandé au préfet de police d'y répondre "avec la plus grande fermeté". "Les individus qui ont commis cet acte ne sont ni des manifestants, ni des casseurs: ce sont des assassins", a ensuite dénoncé sur twitter le ministre de l'Intérieur, au sujet de l'incendie du boulevard Roosevelt.
Quelque 5.000 membres des forces de l'ordre et six blindés de la gendarmerie avaient été déployés dans la capitale par crainte d'affrontements.
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