Acte 19 des Gilets jaunes : Didier Lallement, le nouveau préfet de Paris en première ligne

Publié le 23 mars 2019 à 7h55, mis à jour le 23 mars 2019 à 20h35

Source : Sujet TF1 Info

BIO EXPRESS - Qualifié de "préfet à poigne" pour sa gestion de la crise des Gilets jaunes à Bordeaux, le nouveau préfet de police de Paris Didier Lallement a pour mission d'appliquer la même fermeté dans la capitale à partir de ce samedi.

Selon le gouvernement, il a parfaitement géré la crise des Gilets jaunes à Bordeaux, où la mobilisation a toujours été importante et souvent suivie de heurts. C'est pour cette raison qu'il a été nommé lundi préfet de police de Paris, à la place de Michel Delpuech, dont les consignes (ou le manque de consignes) ont été critiquées suite aux saccages de samedi dernier lors de l'acte 18 des Gilets jaunes, notamment sur les Champs-Elysées.

A 62 ans, ce natif de Lyon était préfet de Gironde depuis 2017. Ironie du sort, Michel Delpuech l'avait été avant lui, de 2012 à 2015. Depuis son début de carrière en 1982 à la mairie d'Epinay-sur-Seine, ce père de cinq enfants a enchaîné les postes dans les ministères. En 2007 il a été brièvement Directeur général de l’Aviation Civile au ministère des Transports, en 2010 secrétaire général du ministère de l’Ecologie, en 2012 secrétaire général du ministère de l'Intérieur. En 2000 il est nommé préfet de l'Aisne, en 2004 préfet de Saône-et-Loire, puis entre 2010 et 2012 préfet de la région Basse-Normandie.

Peu apprécié des maires du bassin d'Arcachon

En Nouvelle-Aquitaine, Didier Lallement est salué pour avoir débloqué un dossier qui s’enlisait, celui de l’immeuble "Le Signal" à Soulac-sur-mer, vidé de ses habitants car construit en bord de mer et condamné à disparaître en raison de l'érosion des dunes. En juin, il avait annoncé que l’Etat allait prendre à sa charge le désamiantage de ce bâtiment et dont les 75 propriétaires réclament une indemnisation depuis leur évacuation en 2014.

Soucieux du respect de l’environnement, il s’était aussi mis à dos quelques maires du bassin d’Arcachon en faisant appliquer strictement les réglementations. Durant ses deux ans à la préfecture, il a refusé presque toutes les demandes  d’ouverture à l’urbanisation des élus du bassin. 

Mélenchon dénonce "une prime au violent"

A sa nomination, le maire de Bordeaux Nicolas Florian a salué cette nomination, affirmant que Paris venait "chercher une compétence". Du côté de La France insoumise, cette nouvelle a été moins bien accueillie. Le député LFI des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur Twitter une "prime au violent qui a échoué en Gironde ! Dorénavant, à Paris comme à Bordeaux, le matraquage de députés est permis", faisant référence au député de Gironde Loïc Prud’homme, qui avait accusé la police l’avoir "matraqué" à l’issue d’une manifestation de Gilets jaunes, et avait demandé la démission du préfet le 4 mars. Ce dernier avait assuré immédiatement les forces de l’ordre de son soutien.

Gilets jaunes : sur LCI, le député LFI Loïc Prud'homme dit avoir été matraquéSource : Sujet TF1 Info

Ce samedi, Didier Lallement est en première ligne. Ses ordres seront scrutés par le gouvernement, et il devra veiller à ce que ses équipes, tout en étant fermes, ne commettent pas de bavures. Jeudi, lors d’un discours donné à la préfecture de police de Paris, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lui a demandé d’appliquer la doctrine du maintien de l’ordre "sans hésitation ni demi-mesure". "Samedi sur les Champs-Elysées, il n’y avait pas de manifestants, il n’y avait que des haineux, des ultras, des factieux, des gens venus pour casser, pour détruire, pour agresser (…) M. le préfet de police, je vous demande donc une impunité zéro. La place des blacks blocs est en prison, pas sur les Champs-Elysées" a déclaré Christophe Castaner.


La rédaction de TF1info

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