ENQUÊTE - Un homme soupçonné d'avoir participé à l'agression de Julia, femme transgenre le 31 mars, déjà arrêté le jour des faits, a été de nouveau interpellé mardi après-midi. Dans la soirée, quelque 400 personnes se sont rassemblées contre la transphobie place de la République.
Il avait été déjà arrêté le jour des faits avant d'être relâché le lendemain. Ce mardi après-midi, un homme a été placé en garde à vue pour la seconde fois depuis l'enquête ouverte pour l'agression d'une femme transgenre dimanche 31 mars à Paris. Sur la vidéo de l'agression massivement relayée sur les réseaux sociaux, Julia était prise à partie par plusieurs personnes en marge d'un rassemblement place de la République contre le président algérien Abdelaziz Bouteflika, avant d'être secourue par des agents de sécurité de la RATP.
Ces "violences commises à raison de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre" avaient provoqué l'indignation de plusieurs responsables politiques, dont la maire de Paris Anne Hidalgo, et la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.
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"En se battant, on pourra peut être faire avancer les choses"
Mais pas seulement. Ce mardi soir, ce sont quelque 400 personnes qui se sont rassemblées à Paris contre la transphobie. Présente mardi soir sur cette même place au milieu des manifestants, cette femme transgenre de 31 ans s'est emparée du micro pour dire sa détermination, a constaté une journaliste de l'AFP. "Cette médiatisation m'a donné l'envie de continuer le combat (...) Que vous soyez gay, lesbienne ou trans, soyez fiers de ce que vous êtes, gardez la tête haute !", a-t-elle lancé sous les applaudissements.
Elle a ensuite raconté qu'elle venait de se faire "traiter de salope" juste avant ce rassemblement. "Je ne suis pas la première victime d'une agression transphobe et je ne serai certainement pas la dernière. Mais en donnant de la visibilité et en se battant, on pourra peut être faire avancer les choses", a-t-elle ensuite expliqué au micro de LCI.
Au milieu de drapeaux blancs où les manifestants étaient invités à inscrire leurs revendications ("finis les mots, place aux actes" ; "trans, mon corps, mon choix"), d'autres ont témoigné de la transphobie ambiante. Selon le rapport annuel 2018 de l'association SOS Homophobie, 186 personnes transgenres ont signalé en 2017 une agression en raison de leur identité de genre, soit une hausse de 54% par rapport à l'année précédente.-