Aisne : 5.000 cartouches de protoxyde d’azote découvertes à Soissons

par Marie BELOT Marie Belot
Publié le 25 juin 2020 à 21h18
Aisne : 5.000 cartouches de protoxyde d’azote découvertes à Soissons

DROGUE - La police a mis la main mardi sur neuf cartons remplis de 600 cartouches de "gaz hilarant". Un produit en vente libre mais de plus en plus détourné par les jeunes dans un but euphorisant.

On commence à les apercevoir de plus en souvent. Des petites capsules argentées jonchent la voie publique, les lieux de fête ou même les trottoirs devant des écoles… Ce sont des cartouches vides de protoxyde d’azote. Un produit en vente libre, utilisé à des fins médicales ou pour les bonbonnes de chantilly, mais de plus en plus détourné à des fins récréatives : le gaz, hilarant provoque rires et effets hallucinatoires. Depuis quelques temps, partout en France, le phénomène semble à la mode et notamment chez les jeunes.

5352 cartouches dans un local

Mardi à Soissons (Aisne), la police explore les parties communes d’un immeuble quand elle tombe sur 9 cartons remplis de cartouches de protoxyde d’azote. Sensibilisé au phénomène, l’équipage n’est pas particulièrement surpris, mais c’est la première fois qu’ils découvrent un stock aussi gros : en tout, 5352 cartouches conditionnées et entreposées dans un local technique. "Habituellement, on trouve de petites quantités, là c’est une vraie satisfaction de retirer du marché autant de cartouches, potentiellement utilisées par des jeunes de façon détournée", explique le commissaire de Soissons, Emmanuel Libeyre.

La Parquet de la République a été avisé mais impossible d’ouvrir une enquête pour retrouver le propriétaire, la possession de protoxyde d’azote n’étant pas un délit. Pourtant, l’usage récréatif de ce produit n’est pas sans conséquence pour la santé. Le gaz peut s’avérer dangereux lorsqu’il est inhalé et engendrer de graves séquelles neurologiques. C’est pour cette raison qu’en décembre 2019, à Soissons, un arrêté municipal a interdit la vente et la détention de protoxyde d’azote aux mineurs ainsi que son utilisation détournée dans l’espace public. 

Augmentation depuis le déconfinement

"Depuis le déconfinement, on remarque une réelle augmentation de la consommation de ce produit. Et cela pose trois problèmes. Le plus grave, c’est le problème de santé publique que cela représente, notamment pour les plus jeunes. Ensuite, ça soulève un problème d’économie souterraine avec des achats et reventes à prix intéressants pour les jeunes. Enfin, cela a un coût pour la mairie ou la communauté d’agglomération qui doivent fréquemment nettoyer les cartouches vides abandonnées au sol", détaille le commissaire.

Une proposition de loi doit être soumise à l’Assemblée Nationale à ce sujet pour interdire la vente aux mineurs mais aussi pour pénaliser le détournement du produit pour des effets euphorisants. Mais à l’heure actuelle, le protoxyde d’azote est toujours en vente dans le commerce et en ligne. 


Marie BELOT Marie Belot

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