Interdiction de la méthode "d'étranglement" : des policiers appellent à la grève des interpellations

SÉCURITÉ - Depuis l'annonce de l'interdiction de la méthode de l'étranglement pour interpeller, les syndicats de police appellent à ne pas procéder à des arrestations pour ne prendre "aucun risque".
"La révolte policière n'est pas loin", selon le secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT Denis Jacob. Dans un contexte tendu, alors que des milliers de personnes manifestent régulièrement pour dénoncer les violences policières et le racisme de certains agents, les équipes sont à bout, selon les syndicats. Les gardiens de la paix n'ont pas non plus digéré les annonces de Christophe Castaner lundi. Le ministre de l'Intérieur avait indiqué que "la méthode de la prise par le cou, dite de l'étranglement, sera abandonnée et ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie".
Lire aussi
Or, selon les représentants des forces de l'ordre, sans nouvelles techniques d'interpellation, il leur est impossible d'effectuer leur travail dans de bonnes conditions. "Puisqu’on nous retire les moyens de faire notre travail en toute sécurité, arrêtons tout simplement de le faire. Puisque nous n’avons pas la capacité de pouvoir maîtriser un individu récalcitrant avec les gestes techniques d’intervention qui nous sont enseignés, arrêtons", a déclaré Denis Jacob mardi soir sur le plateau de LCI, estimant que remplacer cette méthode par la généralisation du pistolet à impulsion électrique serait une fausse bonne idée. "Nous demandons à nos collègues de ne plus procéder à l’arrestation d’individus récalcitrants s’ils n’ont pas les moyens de le faire de manière sécurisée", avait-il également demandé sur BFMTV.
La peur d'être accusé de violences policières
Dans un tweet mis en ligne mardi, Alliance estime également que la fin de la technique de l'étranglement les empêchera de procéder à l'interpellation "d'individus violents alcoolisés ou drogués" et appelle les forces de l'ordre à cesser les arrestations, "afin de ne pas être traduit devant le tribunal correctionnel pour violences policières". "Dès à présent, face à une situation incompréhensible et en l’absence de directive précise de nos grands responsables, l’UNSA Police demande aux collègues de ne prendre aucun risque dans l’accomplissement de leurs missions", a indiqué cet autre syndicat sur Twitter ce mercredi.
Sur le même sujet
Oise : violences à répétition, pompiers visés et policiers blessés à Beauvais
Violences à Fréjus : des policiers attaqués par des dizaines d'individus, des renforts envoyés sur place
Bordeaux : un adolescent au volant blessé par des tirs de policiers après un refus d'obtempérer
Policiers agressés au cocktail Molotov à Viry-Châtillon : le procès en appel de 13 jeunes hommes a débuté
"C'est le far-west" : à Nîmes, des quartiers otages d'une guerre meurtrière entre trafiquants
Drogue : bilan mitigé pour l'amende forfaitaire, six mois après son entrée en vigueur
Les articles les plus lus
Vaccination : les dates à connaître en fonction de votre tranche d’âge
EN DIRECT - Covid-19 : face à une "montée continue et préoccupante", Gabriel Attal évoque des "réponses différenciées"
Quelles sont les alternatives au confinement le week-end ?
Son enfance en Algérie, son grand amour partagé : Marthe Villalonga ouvre ses jardins secrets
Covid-19 : risque-t-on vraiment d'être contaminé en plein air ?