Explosion rue de Trévise à Paris : choc, émotion et interrogations deux jours après le drame

par Aurélie SARROT Aurélie Sarrot
Publié le 14 janvier 2019 à 14h31

Source : JT 20h WE

DRAME – Deux jours après la terrible explosion survenue dans une boulangerie rue de Trévise à Paris dans le 9e arrondissement, riverains et commerçants sont encore sous le choc. Alors que l'immeuble menace toujours de s'effondrer, de nombreuses questions se posent pour ceux et celles qui vivent ou travaillent à proximité des lieux du drame.

Un vaste périmètre est toujours en place et les cordons de sécurité "police nationale" empêchent véhicules, piétons et autres personnes de s'approcher des lieux du drame. "Seuls les habitants et personnes travaillant près du lieu de l'explosion peuvent passer", confie à LCI un policier sur place. 

Certains rentrent et sortent de chez eux, quand les immeubles sont sécurisés,  les autres vont juste récupérer des affaires. Car deux jours après l'explosion survenue dans une boulangerie du 6 rue Trévise dans le 9e arrondissement de Paris, beaucoup de questions se posent encore aujourd'hui. "Pourquoi un incendie s'est-il déclaré ? Pourquoi y avait-il une fuite de gaz ? Le réseau était-il vétuste ou non ? Quelqu'un a-t-il commis une faute? Pour l'instant, on ne sait pas grand-chose. On attend, et on tente de se remettre de nos émotions. Et ce n'est pas facile, croyez-moi", déclare Sophie, qui vit rue de Monthyon, à quelques mètres du lieu de l'explosion. 

"Tout le monde a cru à un attentat"

Dans le quartier, depuis samedi, tout le monde ne parle que de ça. Ceux qui ne vivent pas dans les rues adjacentes viennent voir les dégâts. D'autres, bouquets de fleurs à la main, pensaient pouvoir accéder au site, encore bouclé. "L'immeuble menace de s'effondrer. Certains disent même qu'ils vont devoir le raser tellement c'est dangereux", souffle Pierre, qui vit à deux rues de là. 

Julie quitte la rue de Monthyon, qui rejoint la rue de Trévise, pour emmener son bébé chez le kiné. "On prenait notre petit déjeuner samedi, vers 8 heures. D'un seul coup il y a eu un gros boum, les rideaux ont été soufflés à l'extérieur, on a cru que le plafond tombait, on a cru à un attentat. On a appelé la police, qui nous a dit qu'il y avait beaucoup d'appels, qu'il y avait une fuite de gaz. J'ai pris mon bébé, on est descendu en pyjama. En bas, on nous a dit de ne pas sortir. On a attendu les consignes puis on a été pris en charge. Heureusement, car on ne savait pas trop quoi faire". 

Simon, qui tient une épicerie dans la rue, évoque lui aussi ce "grand boum". "J'étais à l'intérieur de la boutique. J'ai entendu des appels au secours, des cris. J'ai vu la poussière, le feu, les personnes qui sortaient de chez elles en courant. Tout le monde a cru à un attentat, c'est sûr. Puis les pompiers et la police sont arrivés". 

Douze immeubles interdits

Les soldats du feu, qui ont perdu deux des leurs au cours de l'intervention et qui déplorent également plusieurs blessés seront encore là longtemps. "Nous ne partirons qu'une fois que tout sera déblayé, pierre par pierre, pour être certain qu'il n'y ait plus personne", a précisé dimanche 14 janvier le porte-parole des pompiers de Paris.  

Ce lundi, les pompiers continuaient à sécuriser le quartier et les "opérations pourraient se poursuivre une bonne partie de la semaine". 

Après l'explosion, ils ont évacué 24 immeubles dont douze ont été par la suite interdits. Leurs occupants ont été hébergés pour la plupart par leur entourage selon la maire du 9e arrondissement, Delphine Bürkli. "Pour les autres, il était hors de question de les installer dans un gymnase. La Ville a donc dédié de loger une quarantaine de personnes dans les hôtels alentour. Une vingtaine d'autres sont à la résidence Kellerman, porte d'Italie" indique l'édile dans Le Parisien

Il est encore "trop tôt pour identifier la cause de cet accident", a indiqué le directeur exécutif de GRDF, Christian Buffet, à l'AFP. Il s'agit, selon lui, d'un "accident assez exceptionnel, le plus grave et avec la plus grande ampleur depuis plus de dix ans".

Cérémonie le 17 janvier pour les soldats du feu

L'explosion survenue samedi 12 janvier a fait quatre morts, parmi lesquels deux pompiers, le caporal-chef Simon Cartannaz, 28 ans, et le caporal Nathanaël Josselin, 27 ans,  une touriste espagnole, Laura Sanz, 38 ans mère de trois enfants qui était à Paris avec son mari et une jeune femme dont le corps a été retrouvée dimanche matin dans les décombres de l'appartement au premier étage. Une soixantaine de personnes ont été blessées. Il n'y avait, ce lundi, plus de pronostic vital engagé. Une cérémonie en hommage aux deux pompiers décédés au cours de l'intervention aura lieu jeudi.  

Une enquête est en cours pour déterminer l'origine de l'explosion. 


Aurélie SARROT Aurélie Sarrot

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