Soupçons de violences conjugales : ce que l'on sait sur la garde garde à vue du Gilet jaune Jérôme Rodriguez

Georges Brenier et la rédaction de LCI
Publié le 29 juillet 2019 à 10h43
Soupçons de violences conjugales : ce que l'on sait sur la garde garde à vue du Gilet jaune Jérôme Rodriguez

FAIT DIVERS - Selon nos informations, Jérôme Rodrigues, l'une des figures des Gilets jaunes, a été placé en garde à vue dimanche matin à La-Roche-sur-Yon pour des soupçons de violences conjugales contre sa compagne, alors que le couple était en vacances. Des allégations contestées par cette dernière. Sa garde à vue s'est achevée dans la soirée. Voici ce que l'on sait.

Comme nous le révélions dimanche en début d'après-midi, l’ancien commerçant et figure du mouvement des Gilets jaunes Jérôme Rodrigues a été interpellé dimanche matin par les gendarmes de La-Roche-sur-Yon, en Vendée. Il est soupçonné de violences conjugales contre sa compagne, alors que le couple était en vacances chez des amis dans la commune voisine de Thorigny. 

Si sa compagne n'a pas porté plainte, l'homme de 39 ans a été placé en garde à vue. Garde à vue qui a été levée dans la soirée, selon un communiqué du procureur de La-Roche-sur-Yon, Hervé Lollic, précisant que des poursuites pourraient toutefois être engagées "ultérieurement". Un texte dont la diffusion est, selon le magistrat, justifiée par la nécessité de "rendre publics des éléments objectifs" afin "d'éviter la propagation d'informations parcellaires ou inexactes". 

Le déroulé des faits détaillé

Selon le communiqué du procureur, la compagne de Jérôme Rodrigues, Jennifer Velasques, 30 ans, a appelé les pompiers en raison d'une crise d'angoisse et de douleurs au ventre. Ces derniers ont alors décidé de prévenir les gendarmes car, "dans un contexte d'altercation", ils avaient perçu que le téléphone avait été arraché des mains. Sur place, les militaires apprennent "que M. Rodrigues et Mme Velasques s'étaient vivement disputés, leurs hôtes ayant été alertés en s'interposant mais précisant n'avoir pas vu de violences physiques".     

Toujours d'après le magistrat, "le médecin a indiqué que Mme Velasques lui avait précisé que son conjoint 'lui aurait vidé une bouteille d'eau au visage' (...) puis 'l'aurait bousculée'", des propos sur lesquels elle est revenue lors d'une audition ultérieure auprès des enquêteurs. Jérôme Rodrigues a pour sa part indiqué au sujet de la dispute : "Je me suis énervé (...) j'ai crié, je lui ai jeté de l'eau avec une bouteille qui se trouvait à proximité (...) j'ai hurlé, j'ai fait des gestes mais je ne l'ai pas touchée."

Sa conjointe dénonce "un coup de pub"

Selon sa conjointe, interrogée par l'AFP, "il y a eu une dispute verbale, comme n'importe quel couple peut avoir". Elle assure avoir "fait une crise d'angoisse" et "décidé d'appeler les pompiers pour qu'ils viennent [la] chercher."

"Suite à cela, le procureur de la République a décidé de faire son coup de pub en plaçant Jérôme en garde à vue. Quand je suis sortie de l'hôpital, on m'a auditionnée, on a tenté de me faire dire un tissu de mensonges, dont celui d'avoir subi des violences conjugales", a ajouté Jennifer Velasques, qui dit avoir été hospitalisée environ deux heures. "Je n'ai essuyé aucun coup, il n'a même pas tenté de me lever la main dessus", a-t-elle encore ajouté, précisant qu'elle n'avait pas téléphoné aux  gendarmes. 

Reste que les militaires ont estimé nécessaire d’interroger celui qui avait perdu l’usage d’un l’œil lors d’une manifestation de Gilets jaunes à Paris, en janvier dernier. Une enquête de l’IGPN, la police des polices, est toujours en cours pour déterminer s’il a été atteint par un tir de LBD des forces de l’ordre. Contactés par TF1, Arié Alimi et Philippe de Veulle, ses deux avocats, n'étaient pas joignables dans l'après-midi.

Ouverture "systématique" d'une enquête

Soulignant que "les violences pénalement punissables peuvent être, selon la loi, physiques ou psychologiques", le magistrat rappelle que "la plainte n'est nullement nécessaire pour établir une procédure pénale". Il précise que "les directives des parquets de Vendée en matière de violences conjugales prescrivent l'ouverture systématique d'une enquête" et qu'"il est donc indifférent qu'une plainte soit déposée ou non et tout autant qu'elle soit retirée ou non". 

"Le comportement décrit par M. Rodrigues et confirmé pour partie par les propos tenus apparaît correspondre à la définition légale" de violences conjugales, note le procureur. Mais "compte tenu de l'évolutivité des propos de Mme Velasques", il est nécessaire "d'examiner en détail la procédure"avant  d'engager d'éventuelles poursuites.


Georges Brenier et la rédaction de LCI

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