"Si la gendarmerie m'avait écoutée, on aurait pu éviter la mort de Maëlys", assure l’ex de Nordahl Lelandais

Publié le 14 octobre 2019 à 9h32, mis à jour le 14 octobre 2019 à 9h39

Source : JT 20h Semaine

TÉMOIGNAGE – Karine*, 39 ans, a été la compagne de Nordahl Lelandais de 2014 à 2016. Dans la presse ce lundi, elle dit avoir alerté à plusieurs reprises les gendarmes sur la dangerosité de Nordahl Lelandais et compte porter plainte contre les militaires qui n'auraient pas pris au sérieux son témoignage.

Elle connaissait Nordahl Lelandais depuis 2003 mais n’a conversé avec lui intimement que beaucoup plus tard via un site de rencontre. Les échanges derrière l’écran se transformeront par la suite une relation amoureuse. Au total, Karine*, 39 ans aujourd’hui, aura passé deux ans avec Nordahl Lelandais. 

Et ce lundi, un peu plus de deux ans après la mort d’Arthur Noyer et de Maëlys, la trentenaire dénonce l’attitude des gendarmes après qu’elle leur a fait part de certains actes qu’auraient commis à son égard Nordahl Lelandais. Selon elle, les militaires n’auraient pas pris la mesure de la dangerosité de cet homme. Karine compte aujourd’hui porter plainte contre eux, affirmant que si ses déclarations avaient été prises en compte, la mort de la petite Maëlys aurait pu être évitée. 

"Menteur" et "angoissé"

D’abord éblouie par cet homme, Karine décrit comment elle a découvert son vrai visage au fil des mois.  Un "menteur", qui n’est "ni fils de médecin", ni "champion de boxe thaïe" comme il l’avait déclaré. "Il était devenu insupportable, trop impulsif. Il avait des angoisses, des changements d'humeur, un décalage avec la réalité. Il prenait aussi beaucoup de cocaïne", confie-t-elle au Parisien, indiquant avoir décidé de mettre  fin à leur relation en 2016. 

Mais lorsqu'elle s'est rendue chez lui pour récupérer ses affaires, Nordahl Lelandais lui aurait mis une grande claque. "J'ai réussi à m'enfuir et j'ai foncé vers la gendarmerie de Pont-de-Beauvoisin (Isère). Il m'a poursuivie. Je n'ai pas voulu porter plainte afin de ne pas envenimer les choses." 

Elle raconte que Nordahl Lelandais serait par la suite venu chez elle la nuit, qu’il l’espionnait, qu’elle était "terrorisée". "C'était devenu un homme froid. Cela m'a glacé le sang. Il m'a lancé : ‘Tu vas voir ce qui va t'arriver’. J'ai compris à ce moment-là que j'allais mourir", poursuit la trentenaire. 

Violences répétées

En juillet 2017, Lelandais lui aurait foncé dessus avec sa voiture. "Je suis allée à la gendarmerie pour la quatrième fois. Les gendarmes ont d'abord refusé de prendre ma plainte. J'ai dû insister, pleurer, pour qu'ils le fassent", regrette-t-elle ajoutant que les gendarmes lui auraient même "demandé d'arrêter de le provoquer". La plaignante précise être repartie "désespérée" de la gendarmerie. 

Selon Karine, si les militaires l’avaient prise au sérieux, si l'avaient vue comme une "victime",  "cela aurait permis de stopper Lelandais". " Il n'y a eu aucune enquête après ma plainte. Et le 27 août 2017, il a enlevé Maëlys. Ma plainte n'a été transmise au procureur de Chambéry qu'en septembre. Si la gendarmerie m'avait écoutée, on aurait pu éviter la mort de Maëlys", déplore-t-elle. 

Convaincue qu’il a violé Maëlys

Karine regrette de s’être faite avoir. "Ses crimes, la pédophilie, son homosexualité, j'ai tout découvert dans la presse. Il est manipulateur, psychopathe. Il n'y a que du mauvais en lui".

Au sujet de la petite Maëlys, Karine est certaine qu’en plus de sa mort, elle a été violée et que peut-être tout ceci a été filmé. "Il filmait avec son téléphone toutes ses relations sexuelles. Avec les femmes, avec les enfants. Il a mis plusieurs vidéos de moi sur un site pornographique. Il a aussi filmé les agressions de ses petites cousines. Avant son arrestation, sa dernière petite amie a dit qu'il avait jeté un de ses téléphones dans la rivière. Peut-être parce qu'il y avait la vidéo de Maëlys".


La rédaction de TF1info

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