Mort d'un étudiant lors d'une soirée de CentraleSupélec : la famille porte plainte, la ministre réagit

DRAME - La ministre de l'Enseignement supérieur a annoncé avoir demandé une enquête administrative sur la mort d'un étudiant sur le campus de l'école CentraleSupélec après une "alcoolisation massive". Le jeune homme avait chuté d'un balcon. Ses parents, qui ont porté plainte pour non-assistance à personne en danger, alertent les autres familles.
Le drame s’est noué sur le campus de la prestigieuse école d’ingénieurs CentraleSupélec, à Gif-sur-Yvette (Essonne). Dans la nuit du 12 au 13 octobre, Hugo, 21 ans, est tombé de son balcon situé au deuxième étage de la résidence universitaire. Une chute de plus de 7 mètres fatale à l'étudiant. Selon les premiers éléments, le jeune homme avait consommé une très grande quantité d’alcool avec des camarades avant une grande fête à l'intérieur de l'école dont il a été refoulé.
Ce jeudi, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé avoir demandé une enquête administrative sur le décès de l'étudiant. "Je suis bouleversée par la mort de ce jeune (...) Une fois de plus c'est l'effet d'une alcoolisation massive", a-t-elle déclaré sur Sud Radio, ajoutant avoir demandé une enquête à l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche et ordonné l'interdiction de la consommation d'alcool sur le campus de CentraleSupélec.
Plainte pour non-assistance à personne en danger
La veille, les parents d’Hugo avaient porté plainte pour non-assistance à personne en danger, ciblant plus particulièrement l’école, indique une source à l'AFP. En deuxième année à CentraleSupélec, le jeune homme, manifestement trop ivre pour rentrer dans la soirée, avait été raccompagné par ses amis à la résidence. Resté seul, Hugo a, pour une raison inconnue, fait une chute du balcon.
Son frère jumeau a expliqué sur RTL que Hugo était tombé dans une spirale infernale faite de jeux d'alcool et de soirées à répétition. "Si on ne prend pas part à ses soirées, on se retrouve seul dans son appartement, a-t-il fustigé. Il (Hugo) m'a confié qu'il était fatigué, qu'il en avait marre parce qu'il y avait des soirées tous les soirs".
Dans ces écoles, "l’alcool est la normalité"
Son père, également interrogé par la radio, estime aussi que la mort de son fils est imputable à "la pression que subissent les étudiants" avant d'entrer dans les grandes écoles. "On écrase les élèves pendant les classes préparatoires pour préparer les concours. Ils travaillent jour et nuit, ils n'ont plus de vie sociale", témoigne le papa qui décrit l’arrivée dans l’école comme une sorte de libération : "Vous mettez quelqu'un en prison pendant trois ans et un jour, vous l'amenez au Club Med et c'est open bar".
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Les proches de Hugo souhaitent alerter désormais les autres familles pour qu'un tel drame ne se reproduise pas. Dans ces écoles, "l’alcool est la normalité" pour pouvoir s’intégrer, alerte ce père de famille endeuillé. "Ça fait des dizaines d'années que ça dure... On ne fait rien".
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