Noyades, décès en montagne et accidents : après le confinement, les vacanciers moins prudents ?

Publié le 16 juillet 2020 à 12h43, mis à jour le 16 juillet 2020 à 13h03

Source : TF1 Info

FAIT DIVERS – Une série d'accidents a endeuillé plusieurs régions touristiques depuis le début de l'été aussi bien dans les massifs que dans les plans d'eau. Les secouristes et les forces de l'ordre, qui comprennent l'envie des citoyens de "sortir" après le confinement, appellent ceux-ci à plus de vigilance.

"Comme il y a un relâchement sur les gestes barrières et le port du masque, il y a un relâchement dans les précautions à prendre au quotidien, c'est certain. L'effet déconfinement se voit partout, et les personnes ont tendance, en voulant profiter des moments agréables à oublier les consignes fondamentales et les risques encourus", constate Yohan pompier bénévole joint par LCI. 

Depuis le début des vacances, l'Hexagone comptabilise en effet un grand nombre de décès lié à des accidents de vacanciers. Près d'une dizaine de personnes sont mortes noyées depuis le 4 juillet et sept personnes sont mortes en montagne sur la seule journée du mardi 14 juillet.

Attention aux enfants et aux adolescents

Sur le nombre de décès survenus dans les plans d'eau depuis le début des vacances, les autorités ont relevé une majorité de mineurs.  Jeudi 9 juillet, vers 16h45, un garçon de 15 ans, originaire de Seine-Saint-Denis, s’est mis à paniquer alors qu'il se baignait avec des amis dans le lac de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne.) La victime a été retrouvée inanimée dans l’eau avant l’arrivée des secours qui n'ont rien pu faire pour le sauver.

Samedi 11 juillet, un enfant de 9 ans est mort dans la piscine d'un camping à Angles en Vendée où il venait d'arriver avec sa famille. Selon l'AFP, une caméra de vidéo surveillance montre le petit se débattant dans l'eau juste après avoir plongé. 

 Ce même jour, en Seine-et-Marne, un adolescent de 17 ans originaire Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne),  est mort après avoir sauté de la passerelle au dessus de la Marne qui relie Chessy et Dampmart. en 2018, où nombreux jeunes ont pris l’habitude de sauter depuis cet endroit dans la rivière, malgré l’interdiction.  Dimanche 12 juillet, un adolescent de 16 ans est décédé par noyade en début de  soirée dans les étangs fédéraux d'Épisy-La Genevraye (Seine-et-Marne)

Lundi 13 juillet juillet, un enfant âgé de 2 ans est mort à Pleslin-Trivagou, près de Dinan (Côtes d'Armor) dans une mare à poissons de la maison familiale. La profondeur du plan d'eau était de 40 centimètres environ.  Le 13 juillet également, un adolescent de 16 ans est mort noyé tandis qu'il se baignait dans un petit lac situé à Sallanches (Haute-Savoie). Il avait été trouvé dans une zone de la base de loisirs qui n'était pas surveillée par les maîtres-nageurs de la commune. Originaire de la région parisienne, la victime était en colonie de vacances avec d'autres adolescents dans la station des Saisies. Elle aurait échappé à la vigilance de ses accompagnateurs et se serait noyée, ne sachant pas nager. Le lendemain, 14 juillet, un adolescent de 15 ans qui se baignait dans le Lac du Bourget, en Savoie, est mort noyé des circonstances qui restent à déterminer. Il se trouvait sur une plage municipale du lac avec des amis. 

"Malheureusement des noyades à la belle saison, il y en a toujours, mais là, le nombre d'accidents est conséquent, indique une source policière. Ces événements sont survenus dans des endroits où la baignade était interdite mais également dans des lieux où elles étaient autorisées, ou dans des lieux privés. Le problème tient souvent du comportement des gens. Les jeunes ont envie de s'amuser, encore plus cette année après deux mois de confinement, et les adultes sont ou absents, ou pas assez attentifs quand il s'agit des petits. Les pompiers rappellent souvent lors des stages de premiers secours pour les petits qu'un enfant peut se noyer dans quelques centimètres d'eau, même dans une baignoire. Quand on fait un malaise, on perd tous ses moyens".  

Les adultes aussi sont concernés par ces décès. Sur le long week-end qui vient de se terminer,  un homme âgé d’environ 25 ans est décédé le 14 juillet dans les eaux du lac de Miribel-Jonage dans le Rhône. "De nombreuses personnes, mineures ou majeures ont également frôlé la noyade. On n'en parle moins mais il y en a un certain nombre. Un conseil: respectez les règles et les consignes", confie Yohan secouriste volontaire joint par LCI.

En 2018, derniers chiffres officiels connus, 406 personnes sont mortes par noyade en France. L’augmentation des noyades accidentelles entre les étés 2015 et 2018 s’observait essentiellement chez les moins de 13 ans (338 en 2015 contre 600 en 2018). Chez les enfants de moins de 6 ans, la hausse est de 96% globalement et de 132% pour les seules piscines privées familiales. 

Sept morts en montagne sur une journée

Dans les massifs, les accidents tragiques se comptent aussi en nombre. Sept amateurs de sensations fortes et de grands espaces sont morts sur les massifs de Haute-Savoie durant la seule journée du 14 juillet, une "série noire" que les secours en montagne expliquent en premier lieu par un manque de vigilance.

Au total, ce sont quatre alpinistes, deux parapentistes et un randonneur qui ont perdu la vie lors de quatre accidents distincts sur les cimes du département, où 36 décès avaient été comptabilisés au cours de l'été 2018 (derniers chiffres connus), tous sports confondus. Le dernier drame survenu le jour de la fête nationale tient au dévissage de deux alpinistes italiens de 66 et 67 ans. Leurs corps ont été découverts mercredi matin au pied de la face nord d'un sommet du massif du Mont-Blanc par les secours en montagne lors d'une reconnaissance en hélicoptère.

"La montagne est encore praticable dans de bonnes conditions", assure à l'AFP Stéphane Bozon, commandant du Peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix, qui refuse de parler de "série noire" malgré une mortalité "presque multipliée par deux" entre le 11 mai et le 10 juillet sur le seul massif du Mont Blanc, par rapport à cette même période en 2019. 


La rédaction de TF1info

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