INCIVILITÉS - En France, un refus d'obtempérer est observé toutes les 30 minutes par les forces de l'ordre. Très rare il y a encore quelques années, il est devenu un véritable problème sur les routes pour les gendarmes et policiers, qui redoublent de prudence.
C’est un phénomène qui est devenu presque banal. Ces derniers mois, les refus d’obtempérer lors de contrôles se sont multipliés, pour atteindre le nombre de 25.000 par an. En France, il y en a un toutes les 30 minutes. Des refus d’obtempérer qui peuvent engendrer des courses-poursuites très dangereuses pour le conducteur et les forces de l’ordre, mais aussi pour les autres usagers de la route, comme on l'a vu mercredi soir à Paris avec la mort d'un cycliste percuté par un automobiiste qui fuyait la police.
De plus, ils sont très souvent commis par des automobilistes et motards "normaux", et non par des braqueurs chevronnés, comme l’explique le major Jean-Luc Brunon, de la brigade motorisée de Nemours, en Seine-et-Marne, dans le reportage de TF1 en tête de cet article : "Quand j’ai commencé ma carrière il y a plus de 30 ans, on avait un ou deux refus d’obtempérer dans l’année. Quand on en avait un, c’était le Mesrine de l’époque. Aujourd’hui, les refus d’obtempérer, c’est monsieur et madame tout le monde."
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Pour faire face à ces incivilités de plus en plus fréquentes, les gendarmes prennent de plus en plus de précautions, ayant notamment toujours une herse avec eux, en cas de délit de fuite. "Des personnes sont capables de commettre des actes aux conséquences graves ou dramatiques, juste pour éviter de perdre un permis de conduire. S’ils obtempéraient immédiatement au contrôle, les choses seraient beaucoup plus simples", déplore le capitaine Christophe Dufour, de l’escadron départemental de sécurité routière de Seine-et-Marne.
"Aujourd’hui, on ne se met plus au milieu de la route. Instinctivement, on se met au bord de la route, de peur de se faire renverser", ajoute le major Jean-Luc Brunon. La plupart du temps, les fautifs prennent la fuite pour des motifs dérisoires, comme un défaut d’assurance, un manque de points sur le permis de conduire, ou même le simple oubli d’une carte d’identité. En commettant un délit de fuite, ces automobilistes et motards risquent jusqu’à cinq ans de prison.