Professeur décapité dans les Yvelines : l'assaillant abattu avait bien revendiqué son geste

Publié le 17 octobre 2020 à 15h37, mis à jour le 20 octobre 2020 à 10h33

Source : TF1 Info

TERRORISTE - L'homme qui a décapité ce samedi un professeur d'histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) est d'origine tchétchène et âgé 18 ans.

Il aurait agi pour attaquer celui "qui a osé rabaisser Muhammad" en montrant des caricatures du prophète de l'islam. On en sait désormais plus sur le profil de l'assaillant qui a décapité un professeur d'histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne. Selon les premiers éléments, l'individu est d'origine tchétchène, né à Moscou et âgé de 18 ans. Il avait obtenu en France le statut de réfugié avec sa famille et habitait à Evreux. Son mode opératoire et une revendication sur les réseaux sociaux laissent clairement penser qu'il s'agit d'un "attentat terroriste islamiste caractérisé", pour reprendre les mots d'Emmanuel Macron. Une attaque sanglante qui arrive trois semaines à peine après celle qui avait à nouveau visé les anciens locaux de Charlie Hebdo.

Une revendication authentifiée

L'attaque a eu lieu vers 17h, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. L'individu a été interpellé quelques minutes après, muni d'une arme blanche et d'une arme à feu, quelques centaines de mètres plus loin, à Eragny dans le Val-d'Oise. Les forces de l'ordre ont fait feu sur lui, le blessant mortellement d'une dizaine de balles. Selon une source judiciaire citée par l'AFP, une pièce d'identité retrouvée sur lui indique qu'il serait né à Moscou en 2002.

Selon nos informations, confirmée par le procureur anti-terroriste, il s'agit d'un jeune homme connu de la justice mais pas des services de renseignement. Il n'était en effet pas fiché S pour islamisme radical. "Il était connu pour des affaires de violences en réunion et dégradation de biens publics alors qu'il était mineur". On ne sait pas en revanche quels étaient ses éventuels liens avec le collège où le professeur d'histoire enseignait. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". 

De fait, trois éléments leur permettent de privilégier cette piste. En premier lieu, le témoignage des personnes qui ont vu l'individu suspect rôder autour du collège. Elle disent l'avoir entendu crier "Allah Akbar". L'assaillant aurait aussi crié ces mots avant d'être abattu par les policiers, selon une source proche de l'enquête interrogée par l'AFP.  Ensuite, le mode opératoire, une attaque à l'arme blanche avec décapitation, est là aussi le signe d'une attaque terroriste. Et enfin, une  revendication de son acte a été authentifiée. Les enquêteurs ont en effet découvert un message posté sur Twitter par un compte désormais fermé. Sous le pseudonyme "Tchétchène_270", l'auteur s'identifiait comme "Abdullah, le serviteur d'Allah" et assurait avoir voulu venger celui "qui a osé rabaisser Muhammad".  "Les investigations ont pu confirmer qu'il s'agit bien d'un compte appartenant à l'auteur des faits", a conclu le procureur anti-terroriste .

Les enquêteurs doivent maintenant fouiller dans le passé de l'agresseur présumé afin de déterminer s'il avait des antécédents psychiatriques. Ils s'intéressent également à d'éventuelles complicités. Neuf individus dont un mineur, ont été placés en garde à vue dans la soirée de vendredi à samedi.


La rédaction de TF1info

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