Un jeune homme du lycée militaire Saint-Cyr l’École accusé de harcèlement sexuel par des élèves

Publié le 6 février 2020 à 15h33
Un jeune homme du lycée militaire Saint-Cyr l’École accusé de  harcèlement sexuel par des élèves
Source : wikimedia

FAIT DIVERS - Le lycée militaire de Saint-Cyr l’École a déclenché une enquête interne et la gendarmerie a été saisie après que des jeunes femmes, élèves de classe préparatoire aux grandes écoles, ont accusé un de leur camarade de harcèlement sexuel. Le suspect a fait l'objet d'une mesure d'éloignement.

C'est l'Armée de Terre qui a révélé ces accusations, dans la matinée du jeudi 6 février, par voie de communiqué. "Le vendredi 31 janvier 2020, au lycée militaire de Saint-Cyr l’École, des jeunes femmes, élèves de classe préparatoire aux grandes écoles ont rendu compte à leur référent mixité, d’une situation de harcèlement sexuel de la part d’un élève masculin à l’encontre de jeunes femmes de sa classe", indique-t-elle. 

Contacté par LCI, le colonel Benoît Brulon, porte-parole de l'Armée de Terre, précise que "les premiers témoignages contre ce jeune homme, lui aussi en classe préparatoire, sont remontés le 31 janvier. Dans le courant du week-end et en début de semaines, les élèves, de jeunes adultes, ont été reçus par le commandement"

"Devant la clarté des témoignages concordants à l'encontre de l'auteur présumé, le chef de corps du lycée a pris, sans délai, des mesures conservatoires en éloignant l’auteur présumé du lycée et a, en outre, dénoncé les faits à la Gendarmerie. Il a par ailleurs déclenché une enquête interne qui permettra d’instruire une procédure disciplinaire", ajoute l'Armée de Terre dans ce document.  

"Une dizaine d'élèves, victimes ou témoins, entendus"

Interrogée par nos soins sur le nombre potentiel de victimes, le porte-parole de l'Armée de Terre indique qu'"il est trop tôt pour le dire". "A ce jour, une dizaine de personnes ont été reçues par le commandement, des jeunes filles accusant cet élève et de jeunes garçons indiquant avoir été témoins des faits et qui ont tous déposé.  Le but de l'enquête est justement de déterminer précisément ce qui a pu se passer et dans quelles circonstances", poursuit-il. 

Selon les victimes, les faits dénoncés auraient tous été commis dans l'enceinte de l'établissement. "Il s'agit de comportements déplacés. Il s'agit maintenant d'établir la nature et les circonstances de ces faits", poursuit le colonel Brulon, qui se refuse à donner davantage de précisions à ce stade des investigations.

La cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de Terre (CISPAT) a été mobilisée afin d’assurer le suivi psychologique des élèves qui en exprimeraient le besoin. 

Le suspect pourrait être exclu si les faits sont avérés

Concernant l'attitude du suspect après ces accusations, le porte-parole de l'Armée de Terre déclare ne pas avoir d'information sur la manière dont ce dernier a "appréhendé les choses". "Le seule chose que je peux dire sur lui est qu'il a été écarté, renvoyé dans ses foyers jusqu'à ce que l'on ait les conclusions des diiféfrentes enquêtes. Ensuite, soit nous engagerons une mesure disciplinaire à son encontre qui pourra aller jusqu'à l'exclusion définitive de l'établissement, soit il y aura une procédure judiciaire si le procureur de la République l'estime nécessaire", poursuit le colonel Brulon, qui indique qu'il n'a pas pour l'instant connaissance de plaintes qui auraient été déposées.  

"Cet événement rappelle que la lutte contre le harcèlement est une priorité. Le référent mixité a parfaitement joué son rôle. Cette action rapide et coordonnée de la chaîne de commandement traduit une transparence totale et une tolérance zéro, strictement appliquée sur toute forme de harcèlement, quelle qu’en soit sa manifestation", insiste enfin l'Armée de Terre dans son communiqué. 

Déjà du harcèlement moral en 2018

La prestigieuse prépa militaire avait déjà été au cœur, en 2018, d'un scandale de harcèlement moral qui avait déclenché une vague d'indignation. Il avait été lancé par le courrier au président Emmanuel Macron d'une jeune fille de 20 ans, élève en classe prépa à Saint-Cyr, qui confiait se sentir "persécutée" par un groupe de garçons, les "tradis". 

"Il est extrêmement important de lutter et d'agir contre tout harcèlement, quelqu'en soit la forme ou la nature. C'est extrêmement important aussi de montrer que le système fonctionne et que les mesures qui avaient été prises et qui ont été voulues par la ministre des Armées en 2018 sont suivies d'effets. Pour nous c'est également extrêmement important de montrer que la confiance entre l'encadrement et les élèves est une réalité à l'intérieur de nos lycées militaires", commente en conclusion le colonel Brulon.


Aurélie SARROT

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