Victime d'une agression homophobe à Lille, il affirme ne pas avoir pu porter plainte

Publié le 30 décembre 2018 à 15h15, mis à jour le 30 décembre 2018 à 18h04
Victime d'une agression homophobe à Lille, il affirme ne pas avoir pu porter plainte
Source : Thinkstock

HOMOPHOBIE - Un couple d'hommes affirme avoir été agressé à Lille mercredi 26 décembre. Et s'être confronté au refus de la police, sur place, lorsqu'il s'est agi de porter plainte. Selon nos informations, une plainte a finalement été déposée à Montpellier, lieu de résidence de l'une des deux victimes.

La scène se serait déroulée à Lille, mercredi 26 décembre. Un homme d'une trentaine d'années affirme été agressé par trois hommes qui lui auraient lancé des insultes homophobes  en le voyant tenir son compagnon par le bras. Il indique par ailleurs qu'il s'est heurté au refus de la police au moment de déposer sa plainte. 

Mercredi, vers 20 heures, dans une rue du centre-ville, près d'une bouche de métro, "trois gars ont commencé à nous insulter, parce que je tenais mon compagnon par le bras", a déclaré samedi à l'AFP Fares Araoudiou, confirmant une information du site LGBT "Inverti". Interrogé par nos confrères de Têtu, il détaille avoir été insulté "de pédé, puis ils se sont mis à nous taper". "Je ne suis pas quelqu'un qui se laisse faire", ajoute-t-il, expliquant les avoir insultés en retour et s'être battu avec eux avant que les trois hommes ne finissent par partir. "Ils ont pris des coups", a-t-il dit, précisant que son compagnon, lui, ne s'était pas battu.

Plainte déposée à Montpellier

Fares Araoudiou détaille encore que trois policiers se trouvaient à une cinquantaine de mètres de là et leur auraient conseillé de se rendre au commissariat central. Toujours selon son témoignage, le couple d'hommes a alors sonné à l'interphone du commissariat vers 22 heures, n'a pas pu entrer et s'est vu expliquer par un agent que leur plainte n'était pas recevable, faute de certificat médical, et qu'ils "n'avaient pas à se tenir par le bras". "Il n'a pas voulu nous laisser entrer. Il a dit qu'il n'y avait pas assez eu de coups et que c'était de notre faute. Que nous n'avions qu'à pas nous montrer dans le centre-ville car c'était de la provocation. Dès qu'on a dit qu'on était un couple homo, c'était fini", précise-t-il à Têtu.

Depuis, l'homme de 34 ans s'est depuis vu prescrire quatre jours d'ITT, souffrant de deux côtes et d'une clavicule fêlées. Selon nos informations, l'homme a déposé plainte samedi soir à Montpellier, où il vit, concernant les faits d'agression. Il envisageait par ailleurs de porter plainte contre la police de Lille pour "non-assistance à personne en danger de la part de la police de Lille.  Toujours selon nos informations, une enquête interne est d'ores et déjà ouverte à Lille pour savoir pourquoi sa plainte n'a pas été enregistrée. Le parquet de Lille a par ailleurs communiqué ce dimanche 30 décembre et indique que, "conformément à la procédure en vigueur, les agents qui ont accueilli [le couple, ndlr] leur ont demandé de faire, dans un premier temps, constater les blessures par un médecin et dénombrer les jours d'ITT permettant ainsi de qualifier pénalement les faits". 

Martine Aubry, maire de Lille, a réagi à ce témoignage. "Consternée d'apprendre l'agression d'un couple homosexuel à Lille cette semaine. Tout mon soutien à Safir (le pseudo utilisé par Fares Araoudiou dans l'article de Inverti, ndlr) et son compagnon #StopHomophobie", a-t-elle tweeté.

Sollicité par LCI, Fares Araoudiou n'a pas souhaité nous répondre. 


La rédaction de TF1info

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