Affaire Sophie Le Tan : "l'inquiétant" suspect Jean-Marc Reiser impliqué dans d'autres disparitions ?

Publié le 21 septembre 2018 à 6h59, mis à jour le 22 septembre 2018 à 21h33
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Source : Sujet JT LCI

ENQUÊTE - Jean-Marc Reiser, 58 ans, a été mis en examen pour l'assassinat de Sophie Le Tan, une jeune étudiante disparue il y a deux semaines à Strasbourg. Une affaire qui fait resurgir le lourd et troublant passé judiciaire du suspect, au profil qualifié d'inquiétant" par les enquêteurs. Selon nos informations, des enquêteurs de l’OCRVP (office central de répression des violences aux personnes), spécialisés dans les disparitions, sont attendus ce vendredi à Strasbourg pour épauler les policiers de la PJ. Un certain nombre de dossiers non résolus vont être confrontés au parcours de Jean-Marc Reiser.

L'affaire Sophie Tan va-t-elle mettre au jour l'existence d'un dangereux prédateur ? Jean-Marc Reiser, 58 ans, a été mis en examen pour l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat de cette jeune étudiante de 20 ans introuvable depuis deux semaines. La perquisition effectuée dans l'appartement de cet homme sans emploi et décrit comme un "solitaire", a révélé "l'existence de traces de sang, malgré manifestement un nettoyage en profondeur et très récent des lieux", dont l'ADN a été "attribué à Sophie Le Tan", a déclaré mardi la procureure de la République Yolande Renzi, lors d'une conférence de presse.  "Très certainement, ce dernier fait s’inscrit dans une sérialité de crimes", explique à LCI un enquêteur de la PJ. Les policiers sont en effet convaincus que d’autres faits pourraient lui être imputés. 

Un deuxième ADN féminin a été découvert au domicile du suspect, a-t-on appris jeudi sans que d'autres informations n'aient pour l'heure été communiquées. Selon nos informations, des enquêteurs de l’OCRVP (office central de répression des violences aux personnes) sont attendus ce vendredi à Strasbourg pour aider les policiers de la PJ à dresser le parcours de Jean-Marc Reiser. Son profil, son CV, son parcours vont être étudiés de près et un certain nombre de dossiers de disparitions non résolues vont être confrontés à son parcours.

Dispartion de Sophie Le Tan : le suspect est-il un tueur en série ?Source : Sujet JT LCI
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Le 7 septembre dernier, Sophie Le Tan avait rendez-vous à Schiltigheim pour visiter un appartement. Elle n’est jamais revenue. Jean-Marc Reiser est soupçonné de lui avoir tendu un "piège fatal", comme il avait tenté de le faire avec deux autres jeunes filles via des annonces immobilières sur internet. "Pour ne pas se faire remarquer, il restait très flou sur la localisation de l'appartement. Le seul but était de les attirer sur son territoire de chasse", utilisant "des moyens de téléphonie permettant de garantir l'anonymat", avait expliqué le directeur régional de la police judiciaire qui avait parlé d’"un profil compliqué".

Condamné à 15 ans de réclusion pour viols

Un profil complexe qualifié "d'inquiétant" par les enquêteurs et un passé judiciaire aussi lourd que troublant à la lumière de cette nouvelle affaire. Jean-Marc Reiser, dépeint dans Le Parisien comme un "fils de forestier alsacien qui connaît la forêt vosgienne comme sa poche" et un homme "autoritaire et taciturne", avait été condamné en 2003 à 15 ans de réclusion criminelle pour deux viols dont un aggravé sous la menace d’une arme. Les faits remontaient à 1995 et 1996. La première victime était une jeune Allemande qui faisait du stop à proximité d’une station-service de Pessac. Sous la menace d’un cutter, Jean-Marc Reiser l’avait violée dans un bois en bordure de la RN10 à Laruscade (Gironde). 

La journaliste de L’Est Republicain qui avait alors couvert le procès devant la cour d’assises du Doubs en 2001 relatait en ces termes la "terrible confrontation" entre celui qui niait l’agression et la victime : "Les yeux de l’accusé sont fixés droits dans ceux de celle qui l’accuse de viol (…) il agite les mains pour l’effrayer, la déstabiliser ou la narguer". La seconde victime était son ancienne compagne. 

L'ombre d'un prédateur ?

Les enquêteurs avaient remonté sa trace suite à un contrôle de routine des douaniers quatre ans plus tôt à Villers-le-Lac. Dans son coffre, ils avaient découvert un arsenal d'armes de poing, un fusil à pompe, une cagoule, un flacon de produit anesthésiant et des photos pornographiques. Sur ces images, des jeunes femmes qui avaient l’air endormies ou droguées. Lui avait évoqué des prostituées d’Europe de l’Est qui auraient posé pour lui. Mais sur l’une d’elles, les enquêteurs avaient identifié son ancienne compagne… Durant le procès, Jean-Marc Reiser reconnaîtra l’avoir violée après l’avoir endormie. "C’est un iceberg dont on ne voit qu’un petit morceau…", avait asséné le procureur général avant de requérir 15 ans de réclusion criminelle, relatait l’Est Républicain. Peine qui sera confirmée en appel en mai 2003.

Avant sa condamnation aux assises, Jean-Marc Reiser avait tenté de s'enfuir du palais de justice de Besançon lors d'une audience de la cour d'appel qui examinait sa demande de mise en liberté à l'été 2000. Il avait été condamné à huit mois ferme. A l’époque, Jean-Marc Reiser avait également été soupçonné dans une autre affaire de disparition. Françoise Hohmann, une jeune représentante commerciale de 23 ans, avait disparu à Strasbourg en 1987. Son dernier client s’appelait Jean-Marc Reiser. Le corps de la jeune femme n’a jamais été retrouvé. Jean-Marc Reiser avait été acquitté en 2001 dans cette affaire.   


La rédaction de TF1info

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