VIDÉO - Cannabis : ces cultures clandestines qui fleurissent dans les campagnes françaises

H.G.
Publié le 19 novembre 2020 à 10h56, mis à jour le 19 novembre 2020 à 11h38

Source : TF1 Info

ENQUÊTE - De plus en plus de champs illégaux de cannabis fleurissent en France. Une pratique au rendement important que tentent de freiner les forces de l'ordre en les dénichant et en arrachant les pieds des plants.

Le Vaucluse, ses villages provençaux, son climat méditerranéen... et ses plants de cannabis. Depuis plusieurs années, les plantations se multiplient dans ce département où les conditions météorologiques sont plus que favorables. Pour preuve : en 2018, un dixième des saisies ont eu lieu à Pertuis, soit 11.000 pieds sur huit sites différents. 

Notre équipe a pu accompagner le temps d'une matinée tout un régiment de gendarmes partis détruire un maximum de plants avant la récolte. Une opération qui a débouché sur la découverte d'une centaine de pieds dans un bosquet. Une culture bien organisée avec tout un système d'irrigation et d'alimentation électrique pour les pompes à eau afin de ravitailler les plantes. Si l'ensemble des plants est saisi, les cultivateurs restent introuvables. Pas une surprise pour les gendarmes. 

"Ils plantent sur le domaine public de manière à ce que si on les trouve on ne puisse pas remonter jusqu'à eux pour les identifier et ils plantent des volumes assez conséquents", explique le chef d'escadron Loïc Py, commandant de la compagnie de gendarmerie d'Aix-en-Provence.

L'autoculture, une pratique grandissante

Pourtant le cannabis est loin d'être un marché seulement dédié aux trafiquants et organisations criminelles, bien au contraire. Juan, lui, cultive depuis six mois ses plants en guerilla, sur un terrain qui n'est pas le sien. Une garantie pour lui de ne pas se faire attraper, mais pas seulement. La culture en extérieur donne selon lui de bien meilleurs rendements. 

"En intérieur pour sortir 1 kilo il faut investir 2500 euros. Moi je sors 5 kilos avec 800 euros d'investissement", confie Juan, qui assure ne pas vendre sa production mais la garder pour sa consommation personnelle. "Je ne me considère pas comme trafiquant, mais si demain je suis devant le bureau du juge, je risque de prendre deux ans de prison parce qu'ils vont prendre mes plants, les peser et ils vont prononcer une sentence en fonction de ce qu'ils saisissent", nous explique-t-il.

Guide de culture et graines en vente sur Internet

Contrôler ce qu'ils fument, éviter d'alimenter le marché noir... De plus en plus d'amateurs de cannabis se lancent dans la production maison. Et avec Internet, il n'a jamais été aussi facile de se renseigner sur cette culture pourtant illégale en France. 

Il faut dire que les sites d'achat de graines sont pléthore. Royal Queen Seeds, Sensi Seeds, Zamnesia... autant de plateformes en ligne où il est possible pour quelques dizaines d'euros de se procurer les fameuses graines qui sont autorisées à la vente. En revanche il est interdit de les faire germer. Sauf que certains de ces sites ne se privent pas de faire partager tutos et autres conseils pour choisir la bonne variété, donner des techniques de culture ou encore obtenir les plus gros rendements possibles.

D'autres en revanche, mettent en garde les internautes et se réservent le droit de refuser la vente de graines "à toute personne soupçonnée de vouloir les cultiver dans des pays où cette culture est illégale"

La production indoor se développe aussi avec le confinement

Résultat : de plus en plus d'amateurs se lancent dans la culture privée, peu coûteuse et accessible, de cette plante. Ils seraient près de 200.000 en France selon le baromètre santé 2017 de Santé Publique France. Mais plusieurs en ont fait un véritable business compte tenu des avantages : pas d'importation donc pas de problème de stocks, pas de frontière à traverser ni d'intermédiaires à payer. Avec un coût qui revient à moins d'un euro le gramme, le bénéfice peut être considérable, ce qui explique que les plantations se multiplient. 

Mais la culture indoor (en intérieur) se développe aussi à en croire Samuel Simon-Vuelta, patron de l'office anti-stupéfiant, qui note que le confinement a confirmé que la production locale de plants de cannabis dans des bâtiments "est une activité en essor".


H.G.

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