COMBAT - Un jeune caïd du quartier de Kermoysan, à Quimper, et un policier se sont affrontés le 19 septembre à dans un combat de boxe, rapporte Le Télégramme. Un affrontement "à la loyale", au travers duquel le fonctionnaire aurait voulu signifier "qu'il ne lâcherait pas le terrain aux voyous", assure le quotidien breton. Une enquête administrative a été ouverte. Le policier reçoit, depuis, de nombreux soutiens.
Dix jours après les violences survenues à Quimper (Finistère), une enquête administrative a été ouverte pour faire la lumière sur un surprenant combat qui a eu lieu dans le quartier de Kermoysan. Selon Le Télégramme qui révèle l'affaire, vidéo à l'appui, ce combat a opposé, aux poings, un jeune caïd du quartier... à un policier, mercredi 19 septembre en fin de journée. Il se serait même déroulé "à la loyale". L'affrontement, d'une durée de trois minutes, a été organisé, toujours selon Le Télégramme, à la demande du jeune caïd Quimpérois.
Une autre vidéo, prise sous un autre angle, est elle aussi largement partagée sur les réseaux sociaux :
Chui mort 💀 en Bretagne au quartier ça organise combat de boxe avec les condés , bon le tchétchène c’est un monstre aussi pic.twitter.com/XxhNYz9d2J — Draxilo 🌿 (@draxilo) September 20, 2019
Le fonctionnaire aurait souhaité rappeler à son adversaire qu'il ne céderait pas le terrain aux voyous, affirme le quotidien breton. Le policier a pour habitude de patrouiller dans le quartier de Kermoysan, où le trafic de stupéfiants se concentre et où des voitures ont été brûlées lors de la soirée de violences du 10 septembre dernier. Le fonctionnaire est par ailleurs décrit par le quotidien comme un policier bien noté qui a même été décoré de la médaille de la bravoure pour avoir sauvé des personnes de la noyade dans le fleuve de l'Odet.
Après la publication de cette vidéo, la préfecture du Finistère a indiqué dans un communiqué avoir "demandé l'ouverture d'une enquête administrative, afin de préciser dans quelles conditions cet événement (...) s'est produit", précisant qu'"en fonction du résultat de cette enquête, des sanctions pourraient être prises". Cette enquête, nous précise une source policière, a été confiée à la direction départementale de sécurité publique du département, dont dépend le policier.
Soutien du maire de Quimper... et d'Alexandre Benalla
Quoi qu'il advienne, le maire (Agir) de Quimper, Ludovic Jolivet, a assuré au Télégramme qu'il ferait tout pour que ce fonctionnaire "aux états de service irréprochables" ne soit "pas trop sanctionné".
Même son de cloche pour son adjoint aux finances, selon qui "le sport est passé en premier", rapporte Le Télégramme. À ses yeux, les deux protagonistes "ont trouvé un langage commun, la boxe, alors que les messages entre policiers et jeunes des quartiers ne passent plus".
Des représentants des policiers ont également apporté leur soutien à leur collègue "boxeur".
Le policier a atteint le but qu’il recherchait : regagner le respect des jeunes de #Kermoysan , renouer le dialogue, au risque de prendre un mauvais coup. Un policier de terrain qui continuerait toujours à faire son travail. « Partout et la tête haute » #Quimper https://t.co/j0N9iCalH6 — Linda Kebbab (@LindaKebbab) September 22, 2019
Autre soutien remarqué : celui d'Alexandre Benalla. L'ancien chargé de mission de l'Elysée a estimé que le fonctionnaire aurait dû "recevoir les encouragements de sa hiérarchie".
#PoliceDeProximité Aucune violence dans cette initiative, mais la restauration du lien Police-Jeunesse, par le sport, la fin de l'article est intéressante : " Les jeunes présents sont venus lui serrer la main (au Policier) avant qu'il reparte". — Alexandre Benalla (@ABenalla_) September 22, 2019