A quoi pourrait ressembler le programme nucléaire que souhaite lancer Emmanuel Macron ?

Publié le 10 novembre 2021 à 17h22

Source : JT 20h Semaine

ÉNERGIE - Types et nombre de réacteurs, lieux d'implantation... : à quoi pourrait ressembler le programme nucléaire annoncé mardi soir par Emmanuel Macron pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ?

Emmanuel Macron a définitivement pris place dans le camp des pro-nucléaires. Mardi soir lors de son allocution, le président de la République a annoncé que la France allait relancer un programme nucléaire et construire de nouveaux réacteurs sur son sol. S'il n'a pas donné plus de détails et que le porte-parole du gouvernement a renvoyé aux prochaines semaines pour avoir de nouveaux éléments sur les types de réacteurs, les lieux d'implantation ou encore le calendrier, quelques indices laissent entrevoir ce qu'avait en tête le chef de l'Etat.

Si le mot n'a pas été prononcé, ce sont bien des EPR qui devraient être construits. "C'est au président de faire des annonces mais il s'agit du seul modèle opérationnel d'un point de vue industriel", a souligné l'entourage de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili à l'AFP. Plus précisément, il devrait s'agir d'EPR 2, à réacteurs nouvelle génération. 

Au printemps, EDF avait remis au gouvernement un dossier sur la faisabilité et les conditions d'un programme envisageant la construction de six EPR. Récemment, le gestionnaire du réseau électrique RTE a également présenté un rapport très attendu sur le futur électrique de la France, qui soulignait notamment l'avantage économique à construire de nouveaux réacteurs mais aussi la nécessité de prendre des décisions rapides. La publication avait incité l'exécutif à accélérer son calendrier, alors que les décisions sur le nucléaire étaient jusqu'alors repoussées après le démarrage de Flamanville - seul nouveau réacteur actuellement construit par la France, attendu au mieux fin 2022, donc lors du prochain quinquennat.

6, 8, 10 EPR ?

Sur France Inter, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a laissé entendre que le nombre d'EPR à construire n'était pas fixé. "Combien il en faudra? Est-ce que c’est 6 ? Est-ce que c’est 8 ? Est-ce que c’est 10 ? Je ne peux pas vous le dire, (…) ça dépendra du niveau d’ambition que nous nous fixons" en termes d'électrification.

Sur les lieux d'implantation, le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, a déclaré mercredi lors d'une audition au Sénat : "Nous avons proposé qu’une première étape soit de construire six réacteurs sur trois sites", à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme). EDF pense pouvoir construire ses réacteurs nucléaires de troisième génération  en une quinzaine d'années, avec un possible premier exemplaire en service en 2035 et un deuxième l'année suivante, a indiqué le groupe. La Cour des comptes a estimé, de son côté, que la construction de six EPR 2 coûterait 46 milliards d'euros.

Cette annonce d'Emmanuel Macron n'a rien à voir avec celle qu'il avait faite il y a quelques semaines dans le cadre du plan France 2030. Il avait annoncé un investissement d'un milliard d'euros dans l'énergie nucléaire d'ici 2030 pour développer des "technologies de rupture", notamment ces petits réacteurs, dits SMR ("small modular reactors"). Mais ces derniers seront plutôt destinés à l'export. 


Justine FAURE

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