Accusée "d'emploi fictif" par le magazine Capital, Anne Hidalgo porte plainte pour diffamation

Publié le 25 octobre 2017 à 17h38, mis à jour le 25 octobre 2017 à 19h50
Accusée "d'emploi fictif" par le magazine Capital, Anne Hidalgo porte plainte pour diffamation

JUSTICE - La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé mercredi qu'elle portait plainte après la publication d'une enquête du magazine Capital concernant son ancien emploi au ministère du Travail, au début des années 2000. Le journaliste Philippe Eliakim assure qu'elle a bénéficié d'un salaire pour un emploi fictif.

Anne Hidalgo a-t-elle bénéficié d'un emploi fictif alors qu'elle était la première adjointe de Bertrand Delanoë, entre 2001 et 2003 ? C'est ce qu'affirme une enquête du magazine Capital publiée ce mercredi, s'appuyant sur 25 fiches de paye de l'intéressée, remontant à la période concernée. 

Des affirmations qui n'ont pas tardé à entraîner une réaction de l'actuelle maire de Paris, qui a annoncé qu'elle portait plainte pour diffamation contre le journaliste. 

Employée au ministère du Travail

Le magazine Capital pointe la rémunération dont aurait bénéficié Anne Hidalgo après son élection comme première adjointe de Bertrand Delanoë en mars 2001, alors qu'elle percevait déjà ses indemnités d'élue. Le salaire versé par le ministère du Travail aurait atteint 3040 euros, auquel s'ajoute "1000 à 2000 euros de primes" mensuelles. Il correspondait à sa fonction au sein du cabinet de la ministre Marylise Lebranchu, où elle avait été "mise à disposition", puis à la rémunération de son corps d'origine, l'Inspection du Travail, après la défaite de Lionel Jospin à la présidentielle de 2002.

Sur LCI, le journaliste à l'origine de l'enquête, Philippe Eliakim, a précisé que les sommes versées pour cet emploi qu'il juge "fictif" atteindraient "près de 100.000 euros", alors qu'Anne Hidalgo n'aurait pas effectué de travail correspondant, puisqu'elle était l'adjointe de Bertrand Delanoë. Le ministère du Travail, saisi par le syndicat Sud, aurait interrompu la rémunération début 2003, réclamant la restitution d'une partie de la somme, soit un peu plus de 21.000 euros. 

Démenti

Dans son communiqué, la maire de Paris "conteste avec la plus grande fermeté l'accusation d'emploi fictif". Elle indique avoir "exercé des responsabilités au cabinet du ministère du Travail de 1997 à 2002". "Elue en mars 2001 et enceinte de son troisième enfant, elle a alors exercé son droit au congé maternité", précise la mairie. 

Anne Hidalgo ajoute avoir demandé, au retour de son congé maternité, au ministère du Travail de la placer en position de détachement "avec cessation du paiement de sa rémunération, en raison de sa fonction de première adjointe au maire de Paris". Une demande qui a, dit-elle, été validée par un arrêté ministériel du 7 janvier 2003. L'entourage de la maire de Paris, sollicité par LCI, a également apporté mercredi soir quelques précisions sur les dates incriminées. Il indique qu'en mars 2001, élue conseillère de Paris puis Première adjointe, Anne Hidalgo a "poursuivi en parallèle son activité professionnelle". En octobre 2001, elle a pris six mois de congé maternité "car il s'agissait de son troisième enfant". En mai 2002, indique aussi l'entourage, Anne Hidalgo a demandé "à être détachée sans solde en raison de sa fonction de Première adjointe", ce qui a été entériné par l'arrêté de janvier 2003. "Elle a évidemment reversé les salaires perçus entre sa demande et l'arrêté", conclut la Ville. 

Selon les informations recueillies par LCI, la publication de l'article de Capital n'a pas entraîné, pour l'heure, d'ouverture d'une enquête, ni par le parquet national financier, ni par le parquet de Paris. En matière d'emplois présumés fictifs, en outre, les délais de prescription sont de 12 ans, ce qui excluerait d'éventuelles poursuites. 


Vincent MICHELON

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