Accusés d'avoir fait embaucher leurs enfants par des collègues, deux députés La République En Marche s'expliquent

Publié le 9 novembre 2017 à 17h05, mis à jour le 9 novembre 2017 à 17h11
Accusés d'avoir fait embaucher leurs enfants par des collègues, deux députés La République En Marche s'expliquent
Source : PHILIPPE LOPEZ / AFP

ARRANGEMENTS - Le site Streetpress a découvert que deux députés du parti majoritaire employaient en tant qu'attachés parlementaires les enfants de leurs collègues Nicole Trisse et Patrick Vignal. Contactés par LCI, les députés mis en cause démentent toute irrégularité et s'expliquent.

Le sujet est ultra sensible depuis l'affaire Fillon. Il a donné lieu au vote de la loi sur la moralisation de la vie publique cet été à l'Assemblée. Deux députés LREM sont mis en cause par le site Streetpress pour avoir fait embaucher leur enfant par l'un de leurs collègues parlementaires. 

Après avoir mis le nez dans les déclarations des parlementaires transmises à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), Streetpress a constaté que Christophe Arend, député La République En Marche (et par ailleurs accusé d'agression et de harcèlement sexuels par son ancienne attachée parlementaire), comptait parmi ses attachés parlementaires une certaine Charlie Trisse, fille de Nicole Trisse, député LREM de Moselle.

Une "fine analyse de la Moselle-Est"

Contactée par LCI, l'élue confirme l'emploi de sa fille par son collègue Christophe Arend mais la elle réfute catégoriquement le terme "d'emploi croisé" tout comme ses autres collègues mis en cause  : "Je n'ai pas embauché le fils de Christophe. Donc ce n'est pas de l'emploi croisé." Et si sa fille n'a été embauchée que cette année à ce poste, Nicole Trisse assure qu'elle y a toute sa place. Elle a d'ailleurs contacté la déontologue de l'Assemblée nationale dès son embauche  : "Cela fait trois ans qu'elle travaille dans la sphère politique. Elle y est depuis plus longtemps que moi", ajoute-t-elle. "Son CV a dû convenir et, de plus, elle a une fine analyse de la Moselle-Est".

Déclaration d'intérêts de Christophe Arend
Déclaration d'intérêts de Christophe Arend - Capture HATVP
François Michel Lambert dézingue la fin des emplois familiaux : "C'est complètement cynique"Source : Sujet JT LCI
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Idem pour Bertrand Sorre, élu de la majorité dans la Manche, employeur de Maryll Vignal, fille d'un certain Patrick Vignal, lui aussi député La République En Marche de l'Hérault. A noter que les parlementaires  LREM ont voté en faveur de la loi interdisant les emplois familiaux. Contacté par LCI, Patrick Vignal confirme l'emploi de sa fille par Bertrand Sorre mais conteste toute irrégularité. "Je ne le connaissais pas avant que ma fille ne travaille pour lui." Patrick Vignal ajoute d'ailleurs qu'il a mis fin au contrat de sa propre fille qu'il embauchait jusqu'en août dernier. "Il précise en outre avoir été "l' un des premiers" à appliquer les nouvelles règles en matière d'emploi familial.

Ces petits arrangements ne se cantonnent pas seulement aux rangs de la majorité, la députée Les Républicains Valérie Bazin-Malgras, officiant dans l'Aube, ayant également recours à ce genre de pratiques, dans un genre un peu différent. Toujours d'après les recherches de Streetpress, cette dernière embauche la fille et la belle-fille de Jean-Claude Mathis. Le maire des Riceys avait cédé sa place à Valérie Bazin-Malgras, se positionnant en suppléant. "Ce ne sont pas des personnes de ma famille", précise la députée à LCI. "Il n'y a pas d'emploi de complaisance." 

PRÉCISION : Contactée par LCI, la députée LR nous précise"qu'elle n’a pas voté en faveur des lois pour la confiance dans la vie politique, comme elle l’a déclaré dès le 30 juillet 2017 dans la presse." Elle indique également que "l’emploi de collaborateurs ayant un lien familial avec la personne positionnée comme suppléant de la Députée lors de l’élection de cette dernière, n’est nullement prohibée dès lors que cette personne n’a juridiquement aucun statut.'  [...]  Par conséquent, les conditions d’emploi de ses collaborateurs "sont parfaitement conformes aux dispositions normatives en vigueur depuis la loi du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique."  


La rédaction de TF1info

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