Affaire Fillon : pour Nicole Belloubet, "il est essentiel de lever tout doute délétère"

Publié le 23 juin 2020 à 16h24, mis à jour le 23 juin 2020 à 17h25

Source : TF1 Info

ENQUÊTE - L'opposition LR a demandé des comptes à Nicole Belloubet, mardi à l'Assemblée nationale, après les propos sur les "pressions" dans l'affaire Fillon, tenus le 10 juin dernier par l'ancienne procureur Eliane Houlette. Pour la garde des Sceaux, il appartiendra au Conseil supérieur de la magistrature, saisi par Emmanuel Macron, de se pencher sur "l'exercice du pouvoir hiérarchique" dans cette affaire.

La droite parlementaire demande des comptes sur l'affaire des emplois présumés fictifs qui avait plombé la candidature de François Fillon en 2017. Mardi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le député LR Julien Aubert a interpellé le gouvernement au sujet des propos tenus par l'ancienne procureure du parquet national financier Eliane Houlette. 

Lors d'une audition par une commission parlementaire sur l'indépendance de la justice, le 10 juin dernier, cette dernière avait évoqué des "pressions" émanant du parquet durant les investigations menées dans le cadre de l'enquête sur l'ancien candidat de la droite, qui avaient conduit à sa mise en examen. 

Si Eliane Houlette est revenue sur ces propos ces dernier jours estimant qu'ils avaient été détournés, la droite réclame désormais la vérité sur ces éventuelles pressions. "Les propos tenus sous serment par Eliane Houlette ont choqué l'ensemble de la classe politique", a jugé Julien Aubert, demandant à l'exécutif si des informations relatives à l'enquête "menée au pas de charge à partir d'un simple article d'un journal" avaient été transmises au pouvoir. 

"Vérifier que le cadre a été respecté"

"Les propos de l’ancienne procureure devant la commission d'enquête ont, à tort ou à raison, distillé le doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice", a répondu Nicole Belloubet à l'élu du Vaucluse, estimant que la commission d'enquête, qui doit entendre à nouveau la procureure générale le 2 juillet prochain, "procédera à toutes les auditions nécessaires". Cette commission entendra également, ce même jour, Nicole Belloubet et Christophe Castaner.

Dans l'affaire, Emmanuel Macron a également réagi rapidement en indiquant qu'il allait saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). "Le président de la République est le garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire", a rappelé la garde des Sceaux, "il est donc parfaitement légitime qu'il sollicite le CSM. Il appartiendra à ce dernier de se pencher sur l'exercice du pouvoir hiérarchique". 

La ministre a redit son attachement au "parquet à la Française", qui "répond à une logique politique, à une organisation particulière, définie par la loi : nous pouvons donner des instructions générales, pas des instructions particulières". "Le CSM dispose de moyens pour vérifier que le cadre a été respecté", a-t-elle conclu. "Il est essentiel de lever tout doute délétère."

Les avocats de François Fillon ont annoncé mardi qu'ils saisissaient le tribunal correctionnel de Paris d'une demande de réouverture des débats "afin que les événements récents puissent être discutés entre toutes les parties". 


La rédaction de TF1info

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