LR : l'appel à la démission de Darmanin ne fait pas l'unanimité

Publié le 30 janvier 2018 à 18h01, mis à jour le 30 janvier 2018 à 18h10
LR : l'appel à la démission de Darmanin ne fait pas l'unanimité
Source : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

MISE AU POINT - Chez les LR, on est tombé d'accord... Enfin presque. L'entourage de Laurent Wauquiez vient d'annoncer que la position officielle du parti au sujet des accusations de viol à l'encontre de Gérald Darmanin était claire : ils appellent à sa démission. Sauf que tout le monde n'est pas de cet avis.

Chez Les Républicains, ça cafouille sec au sujet de Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics accusé de viol. Alors que la porte-parole de LR, Laurence Saillet, appelait à sa démission cette semaine, d'autres responsables du parti ne semblent pas partager cette vision. 

Pourtant, c'est la position officielle du parti, comme vient de le confirmer l'entourage de Laurent Wauquiez à l'AFP. "Nous respectons la présomption d'innocence. Mais compte tenu des graves accusations qui sont portées, et pour la sérénité de l'action publique, nous pensons qu'il n'a pas d'autre choix que de démissionner", a déclaré Mme Saillet, ce lundi lors du point-presse hebdomadaire du parti. Mais tous ne sont pas de cet avis au sein de LR. 

Peltier et Woerth défendent la présomption d'innocence

Pas plus tard que ce mardi matin sur Radio Classique, Guillaume Peltier, vice-président du parti, affirmait ne pas voir en quoi Gérald Darmanin devait démissionner, disant "croire en la présomption d'innocence". Sur BFMTV et RMC, le député LR de l'Oise, Eric Woerth, a lui aussi défendu "le droit à cette fameuse présomption d'innocence", y compris pour les ministres. Guillaume Larrivé et Eric Ciotti ont emboîté de pas de leurs collègues en refusant tout "procès médiatiques". 

Quant à Christian Jacob, aux journalistes qui lui demandaient si Gérald Darmanin, un ex-LR rallié à LREM, devait démissionner, il a répondu que "la décision de son maintien est à M. Darmanin, en son âme et conscience, avec le président de la République, pour savoir s'il continue ou s'il arrête, et si le gouvernement avec le président adopte une position différente que pour d'autres mis en cause qui n'étaient pas non plus mis en examen". 

Christian Jacob sur Gérald Darmanin : "La décision de démission d’un ministre revient au ministre et au président de la République qui l’a nommé"Source : Sujet JT LCI
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Si certains appellent à sa démission, c'est que la justice a récemment rouvert, à Paris, l'enquête sur une accusation de viol visant le ministre de l'Action et des Comptes publics pour des faits présumés remontant à 2009. Des faits qu'il conteste vigoureusement, avec une plainte pour dénonciation calomnieuse. Une première plainte mi-2017 avait été classée sans suite. Pour son avocat, Gérald Darmanin "n'a rien à se reprocher" et attend, "très serein", un nouveau classement sans suite, a affirmé à BFMTV son conseil Mathias Chichportich. "Cette affaire n'est pas une affaire de viol mais de dénonciation calomnieuse", a-t-il défendu, évoquant un ministre "à la fois blessé" et "combatif".  

La plaignante est une ancienne call-girl, qui accuse M. Darmanin, alors jeune chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP, de lui avoir fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie dans une affaire judiciaire en échange de faveurs sexuelles. Proche de Xavier Bertrand, ancien soutien de Nicolas Sarkozy lors de la primaire de la droite, Gérald Darmanin, a été maire de Tourcoing et député du Nord, et était encore récemment secrétaire général adjoint de LR, avant de rejoindre Emmanuel Macron au gouvernement et d'adhérer à La République en marche (LREM).


La rédaction de TF1info

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