Agnès Buzyn "s'excuse" d’avoir qualifié les élections municipales de "mascarade"

Publié le 27 mai 2020 à 21h46, mis à jour le 27 mai 2020 à 22h49

Source : TF1 Info

MUNICIPALES 2020 – Arrivée en troisième position avec environ 17% des voix au premier tour, la candidate LaREM à la mairie de Paris Agnès Buzyn est revenue sur ses propos qui ont fait polémique au lendemain du scrutin.

"Le mot ‘mascarade’ était certainement trop fort." Candidate du parti présidentiel à la mairie de Paris, Agnès Buzyn a exprimé ce mercredi ses regrets, après ses propos tenus dans Le Monde, au lendemain du premier tour. "Je suis partie (du ministère de la Santé pour se lancer dans la course aux municipales, ndlr) en sachant que les élections n’auraient pas lieu", avait alors avoué la candidate, "on aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade."

Des propos qu’elle tempère aujourd’hui. "Les gens qui me connaissent savent que je suis une femme policée mais que j’ai souvent un langage très direct", s’explique-t-elle dans un entretien accordé ce mercredi au Figaro. "Je m’excuse d’avoir utilisé" le mot "mascarade".

"J’avais l’intime conviction que le second tour ne pourrait pas avoir lieu"

"Je voyais que l’épidémie progressait, j’avais l’intime conviction que le second tour ne pourrait pas avoir lieu", fait savoir Agnès Buzyn, qui a récolté 17,26% des voix au premier tour. "Je voyais toutes les tractations commencer pour les fusions de listes et cela me semblait totalement déconnecté de la vie des Français et de ce que nous allions vivre. J’ai été choquée de ces tractations inappropriées, c’est pour cette raison que j’ai utilisé le terme de ‘mascarade’."

Malgré la polémique, l’ancienne ministre de la Santé assure qu’elle ne savait pas à l’avance que le second tour ne pourrait pas se disputer le 22 mars. "Ce n’était pas une certitude, mais un pressentiment, une intuition forte que si l’épidémie arrivait en France à cette période-là, et que si le pic était en mars, nous aurions des difficultés à tenir les élections", affirme Agnès Buzyn. "La réalité a montré que je ne me suis pas trompée."

"Le gouvernement ne pouvait pas prendre la décision, seul, d’annuler les élections"

Malgré son "pressentiment", Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont finalement maintenu le premier tour du scrutin, alors que la vague épidémique était de plus en plus importante. "Toutes les mesures ont été prises par le gouvernement, nous n’avons pas cessé d’agir", défend l’ex-ministre, "nous pouvons être fiers des mesures qui ont été prises dans notre pays, que ce soit sur le plan sanitaire ou économique." Pour les municipales, "le gouvernement ne pouvait pas prendre la décision, seul, d’annuler les élections, la veille de celles-ci", assure-t-elle.

Agnès Buzyn, ministre de la Santé pendant près de trois ans et remplacée par Olivier Véran, défend également la gestion des masques, au cœur de nombreuses polémiques depuis le début de la crise. Cette "question est plus complexe qu’une simple question de stocks", assure la candidate LaREM, "il s’agit de dix ans de succession de décisions d’autorités publiques diverses". Elle s’engage aussi à répondre à la commission d’enquête, ouverte mardi par l’Assemblée nationale.

"La majorité présidentielle doit peser au conseil de Paris"

Devancée par Anne Hidalgo et Rachida Dati lors du premier tour du scrutin, Agnès Buzyn avait confirmé mardi qu’elle restait candidate en vue du second tour, programmé le 28 juin. "Il y a bien une troisième force, celle du dépassement des clivages, qui doit prendre toute sa place", affirme la candidate du parti présidentiel. "Je vais tout faire pour gagner, la majorité présidentielle doit peser au Conseil de Paris."


Idèr NABILI

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