Menacé de disparition à l'Assemblée, le groupe EDS dénonce les "manœuvres politiciennes" de la majorité

Publié le 16 octobre 2020 à 13h20
Matthieu Orphelin et Paula Forteza, co-présidents du groupe EDS
Matthieu Orphelin et Paula Forteza, co-présidents du groupe EDS - Source : Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP

PARLEMENT - Conséquence du départ de la députée Jennifer de Temmerman, s'il ne recrute pas un nouveau membre ce vendredi, le groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité composé d'ex-LaREM disparaîtra. Il dénonce des "manœuvres" de la majorité à son encontre.

Un groupe parlementaire doit réunir au minimum 15 députés. Avec l'annonce du départ de Jennifer de Temmerman vers le groupe Libertés et territoires, le groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité n'en compte plus que 14, et est sur le point de disparaître. Ce vendredi 16 octobre, la députée du Nord a indiqué rejoindre le groupe Libertés et territoires, plus proche selon elle des "enjeux économiques, sociaux et écologiques" dans sa région face à la crise du Covid-19. Elle pense également que le groupe EDS "ne prend pas la direction souhaitée" et que "certaines ambitions personnelles prennent le pas sur l'initiative collective et laissent de moins en moins de place aux avis nuancés".

Formé au mois de mai dernier par d'anciens députés LaREM, le groupe présidé par Matthieu Orphelin et Paula Forteza était alors fort de 17 membres, dont Cédric Villani, Aurélien Taché et l'ancienne ministre PS de l'Ecologie Delphine Batho. A l'époque, ils avaient fait perdre aux marcheurs la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Depuis, le groupe avait réussi à peser dans le débat, en remettant notamment sur la table la question du droit de vote à 16 ans, et en faisant voter la semaine dernière l'allongement du délai légal d'accès à l'IVG de 12 à 14 semaines.

"Nous ne sommes pas dupes"

Dans un communiqué envoyé ce vendredi, les membres du groupe EDS écrivent ne pas être "dupes des manœuvres délibérément organisées pour nous faire disparaître". Selon eux sa "liberté" et son "indépendance dérangent". "Pour certains, il devient urgent de nous priver des prérogatives dévolues aux groupes parlementaires. C’est, en fait, depuis sa création que notre groupe est l’objet de manœuvres politiciennes incroyables."

"Malgré ces aléas, notre collectif continuera son travail à l’Assemblée nationale et en dehors. Nos détracteurs devront s’y faire : nous continuerons à porter haut l’écologie, le renouveau démocratique et la justice sociale, au Parlement comme dans le débat public et politique", continuent-ils.

Sept licenciements ?

Si le groupe ne trouve pas de remplaçant à Jennifer de Temmerman d'ici ce soir, il sera voué à disparaître. Ses 14 membres rejoindront les non-inscrits, avec moins de moyens, et sept collaborateurs du groupe seront licenciés. Ce qui met en colère le co-président Matthieu Orphelin. "Nous avions demandé à la députée concernée un délai d'un mois entre son annonce politique aujourd'hui et sa confirmation au JO. Elle a refusé et prend donc la responsabilité de 7 possibles licenciements si on ne trouve pas d'ici ce soir. Une honte et un déshonneur", a-t-il tweeté.


Justine FAURE

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