Attentat des Champs-Elysées : la réplique cinglante de Cazeneuve à Le Pen et Fillon accusés de faire "le choix de l'outrance et la division"

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 21 avril 2017 à 13h48, mis à jour le 21 avril 2017 à 13h55
Attentat des Champs-Elysées : la réplique cinglante de Cazeneuve à Le Pen et Fillon accusés de faire "le choix de l'outrance et la division"

RECADRAGE - Au lendemain de l’attaque sur les Champs-Elysées, le Premier ministre Bernard Cazeneuve s’en est pris ouvertement à Marine Le Pen et François Fillon qu’il accuse d’instrumentaliser la fusillade qui a causé la mort d’un policier.

Bernard Cazeneuve s’était peu impliqué dans la campagne présidentielle jusqu'à présent, affichant un soutien discret à Benoît Hamon. Mais en temps que Premier ministre, il n'était pas entré dans le fond des débats. Jusqu'à ce vendredi midi. Sur le perron de Matignon, le Premier ministre a changé de ton et rappelé à l’ordre deux des candidats à l’élection présidentielle. Dans son viseur : Marine Le Pen et François Fillon auxquels il a répondu point par point aux déclarations du matin après  l’attaque meurtrière survenue sur les Champs-Elysées jeudi soir.

"Le Front National cherche à instrumentaliser la fusillade de Paris pour diviser les Français". Bernard Cazeneuve a frontalement attaqué la patronne du Front National qui avait ouvert les hostilités en évoquant notamment le laxisme des précédents gouvernements face au "terrorisme islamiste". "Depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout a été fait pour que nous perdions (la) guerre qui nous est menée", avait-elle déclaré, demandant la restauration des frontières et l’expulsion "immédiate des fichés S étrangers". "Elle cherche à exploiter sans vergogne la peur et 

l'émotion à des fins exclusivement politiciennes", a répliqué le pensionnaire de Matignon.

"Absence de propositions sérieuses et crédibles de Marine Le Pen depuis 5 ans"

Le chef du gouvernement a alors rappelé que le contrôle aux frontières était rétabli depuis novembre 2015 et qu’une centaine de personnes fichées S avaient été reconduites hors du territoire. "La facilité n'est pas la fermeté, ni l'outrance le gage de la fermeté", a ajouté l’ancien ministre de l’Intérieur tout en dénonçant l’absence de propositions sérieuses ou crédibles de Marine Le Pen depuis cinq ans. Et la réponse du FN ne s'est pas fait attendre, par la main de Florian Philippot sur Twitter.

Bernard Cazeneuve a aussi épinglé les sorties du jour du candidat des Républicains François Filon, coupable tout comme sa rivale frontiste d’avoir fait le choix de "l'outrance et (de) la division. "Il préconise la création de 10.000 postes de policiers. Comment croire sur ce sujet un candidat qui lorsqu'il était Premier ministre en avait supprimé 13.000 dans les forces de sécurité intérieure ?", a-t-il déclaré, ajoutant que l’ancien Premier ministre avait supprimé 500.000 postes de fonctionnaires en cinq ans.

Une attaque à laquelle le camp filloniste a également riposté : 

"La plus grande fermeté prévaut donc en la matière, sans arbitraire",  a martelé Bernard Cazeneuve, soulignant également, que la proposition de François Fillon de poursuivre des fichés S pour "intelligence avec l'ennemi" se traduirait par des sanctions "moins fermes" que celles prévues par les nouvelles lois antiterroristes. "La facilité n'est pas la fermeté, ni l'outrance le gage de la fermeté", a-t-il conclu.


Mélinda DAVAN-SOULAS

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