Attentats de janvier 2015 : pour Gilles Kepel, ce procès n'est pas celui des "petites mains"

Publié le 2 septembre 2020 à 9h39

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Invité ce mercredi sur LCI, le politologue a évoqué le procès Charlie Hebdo. Un procès justifié, car "on ne sait pas encore très bien ce qu'il s'est passé.

"La haine des terroristes n'est plus de la même ampleur qu'en 2015". Invité dans la matinale de LCI, le politologue Gilles Kepel a longuement évoqué le procès des attentats de janvier 2015 à Paris et Montrouge, qui s'ouvre ce mercredi.

Pour Gilles Kepel, ce procès au cours duquel 14 personnes sont jugées n'est pas celui des "petites mains". "Tout le monde est impliqué dans cette affaire ; ce sont des gens qui sont allés en Belgique, qui savaient ce qui se tramait", a estimé le politologue spécialiste de l'islam.

"On ne sait pas encore très bien ce qu'il s'est passé"

Selon ce dernier, ce procès est une nécessité : "On ne sait pas encore très bien ce qu'il s'est passé : nous avons énormément d'informations (…) mais nous n'avons pas encore l'image globale. La justice va avoir la capacité de mettre en place le récit exact de ce qui s'est passé. Il y a eu énormément d'erreurs. Charlie n'est pas le début de ce djihadisme en France : celui-ci commence en 2012 avec Merah."

A l'heure où s'ouvre le procès, les lecteurs de Charlie Hebdo pourront retrouver en kiosque les caricatures qui avaient entraîné l'attentat, il y a cinq ans. Existe-t-il un risque à republier caricatures, comme le craignent les membres de la rédaction et ses plus ardents défenseurs ? "Difficile de le prévoir, a estimé Gilles Kepel. On voit qu'elle a commencé à susciter des réactions dans le monde, dans un contexte où la Méditerranée est en plein bouleversement : Sainte-Sophie redevient une mosquée, Macron se rend à Baghdad..." Et le spécialiste d'ajouter :  "On peut juger de l'opportunité qu'il y a à le faire en ce moment. Les Français sont assez clivés sur l'appartenance confessionnelle."


La rédaction de TF1info

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