RÉACTIONS - A quelques minutes du lancement officiel de ce Grand débat national, Emmanuel Macron a rendu visite aux élus de la commune de Gasny, dans l'Eure. L'occasion pour lui d'échanger avec eux, lors du conseil municipal et de lancer une petite phrase au sujet "des gens en situation de difficulté".
En décembre dernier, lors de son allocution télévisée pour expliquer qu'il avait entendu la colère des Français, Emmanuel Macron avait fait comprendre qu'on ne l'y reprendrait plus. En pleine crise des Gilets jaunes, le président de la République avait esquissé un mea culpa sur son attitude, en reconnaissant qu'il lui était "arrivé de blesser certains d'entre vous par mes propos". "Traverser la rue" pour trouver du travail, "Gaulois réfractaires au changement", le "pognon de dingue" que coûtent les transferts sociaux... Un mois plus tard, le mea culpa semble loin.
En déplacement "surprise" à Gagny, dans l'Eure, ce mardi où il a lancé le Grand débat national, le président de la République a assisté à un conseil municipal et a pris la parole. Devant les élus, il est revenu sur le problème de la pauvreté, un sujet régulièrement soulevé par les Gilets jaunes. Il a estimé que sur ce point, il fallait effectuer un "travail collectif".
"Une partie du travail sur la pauvreté est en partie dans les gens qui vivent cette pauvreté. En les responsabilisant, en les aidant à s'en sortir, en les considérant, en leur apportant des instruments (...) et pas dans le face-à-face entre ceux qui travailleraient d'un côté et ceux qui seraient toujours les vaches à lait de l'autre". "Elle est dans un travail collectif, très fin, il faut des travailleurs sociaux. Il y a des gens en situation de difficulté que l'on va davantage responsabiliser, parce qu'il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent. Mais ils sont tous acteurs (...)", a-t-il dit.
Une petite phrase qui n'a pas manqué de faire réagir l'opposition.
Selon Macron, les profiteurs qu’il faut responsabiliser ne sont pas les actionnaires qui viennent d’encaisser 60 milliards, ni les grandes entreprises qui engrangent les milliards du CICE sans créer d'emploi, mais « les gens en situation de difficulté ». Déconnexion maximale… https://t.co/OUKNwBhTcI — Ian Brossat (@IanBrossat) 15 janvier 2019
Emmanuel #Macron veut «responsabiliser» les gens en «difficulté» car «il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent» selon lui... l'année 2019 débute comme elle s'est achevée. Des débats s'ouvrent mais toujours le même mépris pour les Français ! — Valérie Boyer (@valerieboyer13) 15 janvier 2019
Le PR n’a pas forcément le sens de l’effort mais celui de la provocation. Plutôt que de chercher à dresser les Français contre les + pauvres il ferait bien de s’intéresser aux + riches qui déconnent en fraudant 80 Mds/an et qui nous coûtent un pognon de dingues ! pic.twitter.com/8iScXjpKUv — Olivier Faure (@faureolivier) 15 janvier 2019
«Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent». Vous pensez que c’est une tirade dans les #GGRMC ? Ben non, c’est le Président de la République devant les élus locaux à #Gasny #LeGrandDebatNational — Fabien Gay (@fabien_gay) 15 janvier 2019
Des propos qui ne sont pas sans faire penser au décret récemment publié sur le renforcement du contrôle des chômeurs, visant à ce qu'ils prouvent leurs recherches de travail, sur des critères qui pourraient leur échapper.