Baisser la dépense publique et les prélèvements obligatoires : la recette d'Edouard Philippe pour rééquilibrer les comptes publics

Publié le 8 juillet 2017 à 20h29
Baisser la dépense publique et les prélèvements obligatoires : la recette d'Edouard Philippe pour rééquilibrer les comptes publics

FINANCES - Lors de son discours de politique générale ce mardi, le Premier ministre avait tracé les lignes de sa future politique budgétaire. Ce samedi, il a précisé que les prélèvements obligatoires baisseraient de 7 milliards d'euros en 2018

Edouard Philippe "apprend vite", constataient nos collègues du Monde lors de leur édition du mardi 4 juillet en rappelant la réaction du Premier ministre après la publication d'un rapport de la Cour des comptes assez peu optimiste sur l'état des comptes publics. Sitôt appris le contenu de l'audit, il avait dénoncé un dérapage "inacceptable", renvoyant la responsabilité des efforts à faire sur les comptes publics sur la majorité précédente.

Le niveau d'indignation n'a pas baissé depuis et le locataire de Matignon a qualifié, lors de son discours de politique publique, le niveau de dette du pays "d'insupportable". A 2147 milliards d'euros de dette, Edouard Philippe a jugé que la France dansait "sur un volcan qui gronde de plus en plus fort." De quoi vouloir lancer un programme de rééquilibrage des comptes qui passe notamment par une "baisse de la dépense publique de trois points de PIB sur la même période".

Les réformes fiscales repoussées

Une idée qui ferait frémir les keynésiens qui estiment que la relance de l'économie par une hausse des dépenses, mais qui prendrait la forme d'un gel de la dépense publique entre 2017 et 2018 "hors inflation". D'abord en gelant le point d'indice des fonctionnaires, une mesure déjà annoncée par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, qu'Edouard Philippe baptise "stopper l'inflation de la masse salariale du secteur public". Ensuite, en partant à la chasse à "la dépense inefficace" : "Aucun ministère, aucun opérateur, aucune niche fiscale ne sera sanctuarisé". Puis, en reportant plusieurs réformes fiscales, telles que celle de l'impôt sur la fortune, qui verra le jour en 2019 et non en 2018, ou l'exonération de la taxe d'habitation qui, de 2020, a vu sa date d'application repoussée à "la fin du quiquennat". Et enfin, en procédant à une réévaluation de chaque politique publique.

Pas d'overdose de mesures concrètes, mais la vue d'ensemble est clairement résumée par le Premier ministre, qui remarque que "quand nos voisins allemands prélèvent 100 et en dépensent 98, nous en prélevons 117 et en dépensons 125."

A côté de ça, le gouvernement entend s'attaquer à la question budgétaire... en faisant "baisser la pression fiscale" d'un point de PIB sur cinq ans, via une baisse de "20 milliards d'euros d'ici 2022" des prélèvements obligatoires. Samedi 8 juillet, à l'occasion de la convention nationale de la République en marche, à la porte de la Villette, il a précisé que le premier échelonnement serait de 7 milliards d'euros pour la seule année 2018.

Une ambition qui inclut la fameuse baisse de la taxe d'habitation promise par Emmanuel Macron pour huit habitants sur dix. Les cotisations sociales sont également dans le viseur gouvernemental pour 2018, sachant qu'elles seront compensées par une hausse de la CSG sur les fiches de paie. Dans le même registre, "les salaires proches du Smic" seront désormais absous de cotisations (des "charges", préfère le Premier ministre), aussi bien côté patronal que salarial.


La rédaction de TF1info

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