POLLUTION - Alors que la métropole parisienne a mis en place depuis mercredi la circulation différenciée, l'adjoint parisien aux transports Christophe Najdovski dénonce auprès de LCI un échec total du dispositif. Il incrimine l'Etat, pour "défaut d'anticipation".
Il y a à peine 48 heures, Anne Hidalgo se réjouissait que l'Etat décide la mise en oeuvre de la circulation différenciée sous une forme plus stricte, mercredi, puis jeudi, pour faire face à l'épisode de pollution à l'ozone. Jeudi, le ton n'est plus le même. Sollicité par LCI, l'adjoint écologiste aux transports, Christophe Najdovski, tire un bilan particulièrement négatif de l'opération. Comme on a pu le constater la veille en observant les cartes de circulation en temps réel, l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 à 5 ne semble pas avoir eu d'effet sur le trafic, particulièrement chargé.
"Il n'y a pas d'élément tangible" susceptible de confirmer une baisse du trafic dans la capitale depuis mercredi, dénonce l'adjoint d'Anne Hidalgo. "C'était un coup d'épée dans l'eau", nous dit-il. L'élu parisien pointe la responsabilité de l'Etat dans cet échec. "On a un dispositif tout à fait insuffisant et inefficace. La canicule était annoncée depuis plusieurs jours, et par défaut d'anticipation, l'Etat n'a pas pris les mesures nécessaires. On ne peut pas avoir une décision annoncée la veille pour le lendemain, cela aurait dû être plus largement coordonné".
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"Un problème d'information et de contrôle"
Selon l'élu, les automobilistes, pas préparés à la mesure, ont pu se dire "qu'il valait mieux risquer une amende hypothétique" que de ne pas prendre leur voiture. En outre, "il y a un vrai problème au niveau de l'information et des contrôles. Cela fait des années que l'on demande à l'Etat la mise en place de contrôles automatiques, via la lecture des plaques d'immatriculation. On nous l'annonce pour 2021, mais on ne peut pas attendre deux ans, avec autant de pics de pollution. Ce n'est pas en installant des points de contrôle que l'on va faire appliquer la mesure".
Selon un bilan de la préfecture de police, mercredi soir, 2.688 contrôles avaient été effectués lors de la première journée de circulation différenciée. Ils avaient occasionné 1.187 verbalisations, dont 463 pour non-respect de la vignette Crit'Air, 634 pour excès de vitesse et 51 pour défaut de contrôle technique. A Lyon, où le dispositif était en oeuvre, la préfecture n'a pas donné de chiffres, indiquant que la visée était surtout "pédagogique".