Cash Investigation : quel est donc ce rapport qui agace Brice Hortefeux ?

Publié le 21 septembre 2015 à 16h28
Cash Investigation : quel est donc ce rapport qui agace Brice Hortefeux ?

DÉLINQUANCE - Dans l'émission Cash Investigation diffusée lundi 21 septembre à 23 heures, Elise Lucet présente à l'ex-ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, un ancien rapport remettant en cause l'efficacité de la vidéosurveillance. Ce dernier s'énerve. Voici de quoi il s'agit.

Après la poursuite de Rachida Dati très énervée dans les couloirs du Parlement de Strasbourg, Elise Lucet poursuit la chasse aux députés européens. Lundi soir, c'est au tour de Bruce Hortefeux (Les Républicains) de comparaître devant la journaliste de Cash Investigation.

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Dans le "teaser" de l'émission mis en ligne lundi matin , ce proche de Nicolas Sarkozy est interrogé sur un rapport sur la vidéosurveillance co-rédigé en 2010 par ses propres services. Un rapport qui, selon la journaliste de France 2, fait apparaître une hausse des atteintes volontaires à l'intégrité physique "de 25,8%" dans les villes les mieux équipées en caméras… "Que voulez-vous me faire dire ?", s'énerve l'ancien premier flic de France, qui ne "croit pas une seconde" aux conclusions… de ses propres services.

► Quel est donc ce rapport ?
Rien de bien secret : ce document "sur l'efficacité de la vidéoprotection", publié en 2009, accessible en ligne , a été co-écrit par les Inspections de la police nationale, de l'administration et de la gendarmerie nationale. Il avait été commandé en février 2009 par le directeur du cabinet de Brice Hortefeux.

► Ses conclusions remettent-elles en cause la vidéosurveillance ?
Non. Parmi les principales constatations faites à l'époque par les auteurs du document, ces derniers affirmaient que "la délinquance a baissé en moyenne plus fortement dans des communes équipées de vidéoprotection que dans celles qui ne disposent pas de vidéoprotection urbaine". Ils prenaient toutefois des pincettes, rappelant que l'efficacité des caméras "ne peut être appréciée que dans un ensemble", en tenant compte de l'action des forces de police sur le terrain.

► Y a-t-il une anguille sous ces conclusions ?
Oui. Les auteurs du rapport le reconnaissent d'emblée. Dans les villes sous vidéosurveillance, disent-ils, "les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont été mieux contenues comparativement aux données nationales". Comprendre : pour ce type de délinquance, les faits constatés n'ont pas baissé, mais ont augmenté moins vite. D'où le chiffre d'Elise Lucet : + 25,8%. Il correspond à une hausse bien réelle des atteintes volontaires à l'intégrité physique entre 2000 et 2008 dans les villes les plus denses en caméras (une pour 1000 habitants).

► Alors, faut-il plus de caméras ?
Le rapport est franchement ambigu. Tout en saluant l'effet "préventif" de la vidéosurveillance, les auteurs du rapport constataient que "la baisse de la délinquance n'est pas la plus forte dans les villes où la densité de caméras est la plus élevée". Traduction : ce n'est pas le nombre qui fait la qualité, mais la qualité de l'emplacement. Pas facile décidément d'évaluer cet outil dont l'installation coûte si cher aux pouvoirs publics : depuis 2009, aucune nouvelle étude globale de ce type n'a été commandée.


Vincent MICHELON

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