Gouvernement Philippe III : un remaniement en cinq questions

par Nicolas MOSCOVICI
Publié le 16 octobre 2018 à 12h10, mis à jour le 16 octobre 2018 à 12h52

Source : Sujet JT LCI

ANALYSE - Que faut-il retenir de la composition du nouveau gouvernement d’Edouard Philippe, révélée ce mardi matin ? Qui entre, qui sort ? Quelle parité, quels équilibres politiques ? Eléments de réponses à cinq questions que l’on se pose.

Ça y est, le gouvernement Philippe III est désormais connu. Quels sont les ministres (et secrétaires d’Etat) qui y sont entrés ? Qui en est sorti et pourquoi ? La parité est-elle respectée ? La société civile est-elle toujours représentée ? Et qui sont les gagnants de ce changement d’équipe ? Autant de questions que pose le remaniement annoncé ce mardi 16 octobre. 

Quels sont les ministres (et secrétaires d’Etat) qui sont entrés au gouvernement ?

Au total, huit nouveaux visages font leur apparition dans le nouveau gouvernement. Parmi les têtes d’affiche, Franck Riester prend le portefeuille de la Culture, Didier Guillaume débarque à l’Agriculture ou Marc Fesneau prend en charge des Relations avec le Parlement.

En outre, au jeu des chaises musicales, plusieurs membres du gouvernement Philippe II ont conservé leur place tout en changeant d’attributions. La modification la plus marquante est sans nul doute la promotion de Christophe Castaner, fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat, au poste stratégique de ministre de l’Intérieur. Quant à Jacqueline Gourault, elle quitte la place Beauvau pour prendre la tête du très sensible ministère de la Cohésion des Territoires, alors que l’exécutif paye des relations pour le moins tendues avec les collectivités locales.

Qui en est sorti et pourquoi ?

Trois ministres quittent définitivement le gouvernement : Jacques Mézard, Françoise Nyssen et Stéphane Travert - auxquels s’ajoute la secrétaire d’Etat Delphine Gény-Stephann. Dans l’entourage du premier nommé, on évoque sa volonté de retrouver sa liberté, tout en restant fidèle au président de la République. 

Désormais libérée de son ministère, Françoise Nyssen pourra, elle, pleinement se consacrer à la défense de ses intérêts. En effet, Actes Sud, la maison d’édition qu’elle dirigeait avant de devenir ministre, est suspectée d’avoir agrandi ses locaux à Arles et Paris sans les autorisations nécessaires. Une enquête préliminaire a été ouverte en août dernier dans cette dernière affaire. 

Enfin, Stéphane Travert, fidèle du chef de l’Etat, a dû laisser sa place au ministère de l’Agriculture. Pilote des Etats généraux de l’Alimentation - donnant lieu à une loi accueillie fraîchement par le monde agricole et par les défenseurs de la cause animale - l’élu de la Manche s’est surtout fait entendre par des positions contraires à son collègue de l’Environnement, Nicolas Hulot. Jusqu’à la démission fracassante de ce dernier à la fin du mois d’août dernier.

La parité est-elle respectée ?

Axe prioritaire de chaque gouvernement depuis plusieurs années, la parité de la nouvelle équipe est strictement respectée. Sur ses 34 membres - hors Premier ministre - on compte 17 hommes et 17 femmes. Dans le détail, sur 21 ministres, onze sont des hommes et dix sont des femmes. Fort logiquement, on compte une femme de plus du côté des secrétaires d’Etat (7 contre 6 hommes).

La société civile a-t-elle fait les frais du remaniement ?

Dans la tourmente depuis le début de l’été, le pouvoir exécutif a-t-il fait le choix de “repolitiser” le gouvernement, au détriment d’hommes et de femmes issus du secteur privé et promus par Emmanuel Macron à son arrivée à l’Elysée en mai 2017 ? Parmi les huit nouveaux entrants, trois d’entre eux, Emmanuelle Wargon (ex-Danone), Agnès Pannier-Runcher (ex-Compagnie des Alpes) et Laurent Nunez (ancien patron de la DGSI), n’ont jamais été élus. Sur le sujet, l’Elysée met en avant des "profils compétents dans des domaines d'expertises", mais aussi des "personnalités plus généralistes" pour faire la pédagogie de l’action du gouvernement.

Qui sont les gagnants de ce remaniement ?

Avec l’entrée au gouvernement de Marc Fesneau et la promotion de Jacqueline Gourault, le Modem apparaît comme l’un des gagnants du remaniement. La droite "constructive" tire également son épingle du jeu avec la nomination de Franck Riester à la tête du ministère de la Culture. Du côté de l’Elysée, on relativise la portée de ces changements : "C’est une nouvelle équipe, mais il n’y a pas de changement cap. Nous restons dans la continuité politique du gouvernement."


Nicolas MOSCOVICI

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