COVID-19 - Le Premier ministre a annoncé ce jeudi le placement sous surveillance de 20 départements où de nouvelles restrictions pourraient être prises dès le 6 mars. 25 millions de Français sont concernés.
"La situation sanitaire de notre pays s'est dégradée au cours des derniers jours", a déclaré Jean Castex ce jeudi 25 février. Comme prévu lors de ce point hebdomadaire consacré à l'épidémie de Covid-19, le Premier ministre a confirmé aux Français que la situation sanitaire était critique et qu'"après plusieurs mois marqués par un plateau se situant entre 15.000 et 20.000 cas par jour, le virus gagne de nouveau du terrain depuis une semaine", avec 30.000 cas positifs mercredi 24 février. Parmi les inquiétudes du gouvernement : le fait que le variant anglais "concerne désormais à peu près la moitié des personnes atteintes de la Covid en France".
Pour essayer de freiner la circulation du virus et empêcher un reconfinement global, le gouvernement mise tout sur la différenciation territoriale. "Notre choix de ne pas confiner a une contrepartie : être extrêmement réactifs aux premiers signes de reprise épidémique. C’est ce que nous avons fait ces derniers jours en engageant des actions ciblées sur certains territoires marqués par une augmentation particulièrement forte de l’épidémie", a argumenté Jean Castex.
20 départements sous vigilance
Le chef du gouvernement a donc annoncé le placement en surveillance renforcée de 20 départements, à cause d'un niveau d'incidence élevé (autour de 250 cas pour 100.000 personnes), d'une part de variant supérieure à 50% ou d'une pression hospitalière proche du seuil critique. En l'occurrence, "toute l’Ile-de-France, une grande partie des Hauts-de- France et de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, mais aussi les départements du Rhône et de la Drôme, de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, et enfin l’Eure-et-Loir".
"J’ai demandé aux préfets des départements concernés d’engager des concertations avec les élus en vue d’inviter sans attendre tous les habitants à la plus grande vigilance et d’envisager, dans tout ou partie de ces territoires, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque", à savoir un confinement le week-end, a déclaré le chef du gouvernement. "Nous ferons un point la semaine prochaine et nous déciderons alors : si la situation continue de se dégrader, nous prendrons des mesures renforcées qui entreront en vigueur à compter du week-end du 6 mars."
Le Premier ministre a confié en marge de la conférence de presse que le nombre de départements pouvait évoluer d'ici la semaine prochaine, sous-entendant que la liste pourrait s'allonger. Il a également précisé que tous les départements d'Ile-de-France ne seraient "pas forcément" logés à la même enseigne. "Cela pourrait donner lieu à réflexion sur des mesures de transports et de circulation entre les régions", a-t-il indiqué.
La vaccination proposées aux plus de 50 ans d'ici mi-mai
Le Premier ministre a également fait un point sur la campagne de vaccination qui "se poursuit et s'amplifie". "Près de 80 % des résidents d’Ehpad ont été vaccinés. Plus du quart des personnes de plus de 75 ans a été vacciné", s'est-il félicité, alors que depuis ce jeudi, les médecins généralistes et les pharmaciens vont pouvoir vacciner les patients âgés de 50 à 64 ans atteints de comorbidités. "D’ici fin mars, les deux tiers des personnes de plus de 75 ans seront vaccinées et nous ouvrirons début avril la vaccination aux plus de 65 ans", a précisé le chef du gouvernement, annonçant également "qu’à la mi-mai, la totalité des personnes de plus de 50 ans se seront vu proposer la vaccination".
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Enfin, Jean Castex a fait le point sur "l’arrivée prochaine de nouveaux traitements qui pourraient permettre d’éviter l’apparition de formes graves de la maladie", à savoir les anticorps monoclonaux et les traitements par interféron. Le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué qu'ils permettaient de limiter les risques de formes graves.
Malgré un ton alarmiste, le Premier ministre a tout de même voulu donner des perspectives aux Français, et promis une amélioration dans quelques mois. "Cette épidémie, nous en verrons le bout : la progression de la campagne vaccinale nous permet de nous fixer un cap, la fin du printemps", a-t-il assuré. "À cet horizon, la protection des plus vulnérables devrait nous permettre de réduire les effets de cette épidémie sur la population toute entière."