Chambres à gaz : Jean-Marie Le Pen de nouveau jugé en correctionnelle

Publié le 24 juillet 2015 à 21h50
Chambres à gaz : Jean-Marie Le Pen de nouveau jugé en correctionnelle

DERAPAGE – L'ancien président du Front national est cité à comparaître pour contestation de crime contre l'humanité après avoir de nouveau qualifié, en avril 2015, de "détails" les chambres à gaz durant la Seconde Guerre Mondiale.

Jean-Marie Le Pen est loin d'en avoir fini avec la justice. Le cofondateur du Front national sera jugé en correctionnelle pour avoir déclaré, le 2 avril dernier, que "les chambres à gaz étaient un détail" de la Seconde Guerre mondiale. Dans la foulée de cette déclaration sur BFMTV-RMC, une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet, qui a cité Jean-Marie Le Pen à comparaître devant la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris pour "contestation de crime contre l'humanité". La date du procès n'a, quant à elle, pas encore été fixée. L'euro-député risque jusqu'à un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

Des propos à l'origine de la crise au FN

Au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV, qui lui demandait s'il regrettait d'avoir qualifié les chambres à gaz de détail, Jean-Marie Le Pen avait répondu : "Pas du tout. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre, à moins d'admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz". Le journaliste l'avait alors relancé, demandant si "des millions de morts" pouvaient être qualifiés de "point de détail". "Moi je parle de choses précises. Je n'ai pas parlé de nombre de morts. J'ai parlé d'un système. J'ai dit que c'était un détail de l'histoire de la guerre", avait répondu l'ancien président du FN.

Condamnés par sa fille qui lui a succédé à la tête du FN, ces propos avaient entraîné une scission au sein du parti alors que Marine Le Pen essayait de "dédiaboliser" l'image du FN. Florian Fillipot avait notamment dénoncé une "provocation parfaitement inutile". Jean-Marie Le Pen avait alors été suspendu du parti par le bureau politique, avant de retrouver sa place de président d'honneur début juillet, sur décision de justice.

Coutumier des dérapages

Mais Jean-Marie Le Pen n'en est pas à sa première sortie verbale. Le premier dérapage sur le sujet remonte au 13 septembre 1987, quand il avait déclaré au micro de RTL : "Je n'ai pas spécialement étudié la question, mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale." Il avait alors été condamné à verser 1,2 million de francs à 11 associations. Depuis, il a notamment réitéré ces propos en 1997 en Allemagne, en 2008 au magazine Bretons, et en mars 2009 au Parlement européen.

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La rédaction de TF1info

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