Christiane Taubira : des années de polémiques en 10 tweets

Anaïs Condomines
Publié le 27 janvier 2016 à 13h30
Christiane Taubira : des années de polémiques en 10 tweets

REVUE DE TWEETS – La Garde des Sceaux Christiane Taubira a démissionné du gouvernement ce mercredi 27 janvier. L’occasion de revenir sur les polémiques qui ont émaillé la carrière de la ministre de la Justice, en quelques tweets.

Sur Twitter, Christiane Taubira est surtout connue pour ses sorties aussi énigmatiques que poétiques. Devant les députés de l’Assemblée nationale comme sur les réseaux sociaux, le verbe de la Garde des sceaux a longtemps fait sa force. Mais il a pu, aussi, la placer dans des situations pour le moins délicates.  

Des tweets en anglais sur l'affaire Ferguson
Au moyen de trois messages postés sur Twitter dont deux en anglais, la ministre de la Justice a pris position contre la décision américaine d'abandonner les poursuites à l'encontre d'un policier blanc, qui avait tué, le 9 août 2014, un jeune homme noir désarmé de Ferguson (Missouri).

En novembre 2014, Christiane Taubira a ainsi cité Bob Marley et fustigé "le profilage racial" et la "ségrégation territoriale". Des tweets qui, pour l'opposition, ont fait figure d'un "dérapage" et d'une "ingérence".

EN SAVOIR + >> Une démission qui pose quand même question(s)

Un tweet supprimé sur la loi renseignement
Le 13 avril 2015, le compte Twitter du ministère de la Justice retranscrit en direct des morceaux de l'intervention de Christiane Taubira à l'Assemblée nationale. Sujet du jour : la loi sur le renseignement.

Sauf que l'extrait choisi, twitté de manière isolée, laisse à penser que la Garde des Sceaux s'oppose au projet de loi, en dénonçant "une atteinte à la vie privée". Le tweet est rapidement supprimé, mais le mal est fait. Sur Twitter, rien ne disparaît : 

Un tweet sobre pour réagir à la mort de Rémi Fraisse
L'affaire très sensible du barrage de Sivens (Tarn) et la mort du manifestant Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 invite sans doute au silence. Sur ce point, Christiane Taubira s'est montrée sobre, refusant de commenter l'enquête en cours. Reste néanmoins un tweet, plein de compassion, dans lequel la ministre de la Justice pleure "une jeune vie arrachée". 

 ► Un tweet étrange contre les suppositions de l'Express
Plus légère est la réaction de Christiane Taubira suite à la parution d'un article de l'Express, en mars 2013, qui lui prête une idylle avec un membre de son cabinet. Non contente de laisser les rumeurs proliférer sans démenti, la Garde des Sceaux invoque alors dans un tweet bien senti la "presse de faux" et... Newton.

Chanter ou se taire ? La Marseillaise embrase Twitter
Cette fois, la polémique ne part pas d'un tweet de la ministre. Il s'agit pourtant d'un message qui la concerne. En mai 2014, Geoffroy Boulard, conseiller de Paris Les Républicains, s'insurge contre le silence de Christiane Taubira pendant le chant de la Marseillaise, à la suite des commémorations de l'abolition de l'esclavage. 

Au cœur de la polémique qui enfle, la principale concernée se dit "atterrée de voir la facilité avec laquelle des responsables politiques utilisent des choses essentielles" et explique que "lorsqu'il s'agit d'un événement solennel, je ne chante pas. On écoute le recueillement en pensant à ce que cela représente." Une explication qui n'empêche guère l'élu parisien de réitérer ce vendredi, jour de démission de la ministre : "Elle aura certainement du temps pour apprendre les premiers couplets" a-t-il crû bon d'ajouter.

Le tweet raciste d'un journaliste du Point
Parmi les nombreuses attaques racistes et sexistes essuyées sur Twitter par Christiane Taubira, on se souvient notamment de celle de Frédéric Lewino, journaliste au Point. En mars 2014, le voilà qui relaie l'image d'une femme noire agenouillée aux pieds d'un homme blanc, avec cette légende : "Le procureur François Faletti apprenant à lire à Christiane Taubira. 

Face aux réactions indignées, le journaliste choisit de supprimer son tweet et de proposer des excuses : "Je ne cherchais qu'à faire de l'humour. Les réactions montrent que j'ai fait du racisme. Honte à moi."

Le tollé de la déchéance de nationalité
Dernière polémique en date : celle de la déchéance de nationalité. Annonçant avant l'heure dans les médias algériens que François Hollande compte renoncer à cette mesure, Christiane Taubira se retrouve finalement désavouée. Car elle s'y montre ouvertement défavorable. Dès lors et plus que jamais, ses détracteurs hurlent à la "démission". 

Le dernier tweet de la garde des Sceaux 
"Parfois, résister, c'est partir". Tel est le dernier tweet de Christiane Taubira dans le costume de ministre de la Justice. Retweetés plusieurs milliers de fois, ses deux messages d'adieux à la fonction souhaitent peut-être dévoiler l'image d'une femme politique qui part la tête haute du gouvernement. 

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Anaïs Condomines

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