"Cible" du système médiatique et principal opposant à Macron : comment Wauquiez tente de sortir de la tempête

Anaïs Condomines
Publié le 20 février 2018 à 21h25, mis à jour le 20 février 2018 à 23h07
"Cible" du système médiatique et principal opposant à Macron : comment Wauquiez tente de sortir de la tempête

CONTRE-ATTAQUE - Après l'enregistrement de ses propos incendiaires diffusé dans l'émission Quotidien, Laurent Wauquiez a tenté de répliquer mardi sur BFMTV. Le chef de file de LR persiste et signe avec 3 arguments : tout assumer (ou presque), se poser en victime du tribunal médiatique, et s'affirmer comme opposant numéro 1 à Emmanuel Macron.

Comment sortir de la tempête après avoir vexé presque tout son camp (et au delà) ?  Alors que les propos de Laurent Wauquiez auprès des étudiants de l'EM Lyon  enregistrés puis diffusés vendredi 16 février par Quotidien, n'en finissent plus de faire réagir la classe politique, le chef de file des républicains était sur le plateau de BFMTV ce mardi soir. Objectif : trouver la parade pour arrêter la machine à discrédit que ses propos - certes à huis-clos - ont alimentée. 

"Bullshit médiatique" - du nom qu'il a donné, devant les étudiants, à ses propres prises de parole en plateau - ou réelles explications ?  Voici ce qu'il faut retenir de cette interview et des éléments de langage d'un homme politique dont le principal objectif était, ce soir, de donner l'image d'un leader droit dans ses bottes. 

Il assume tout (sauf son tacle à Sarkozy)

Alors que la plupart des institutions et personnalités alignées par Laurent Wauquiez dans son cours aux étudiants lyonnais lui demandent aujourd'hui des excuses, celui-ci ne cède pas. Résultat : Laurent Wauquiez  assume tout : ses propos sur Gérald Darmanin, dont il a assuré qu'il allait "tomber", sur le fonctionnement des syndicats qui ne "veulent qu'encaisser l'argent", sur Alain Juppé qui "a totalement cramé la caisse" à Bordeaux, sur les députés LREM, ces "guignols", ou encore sur l'intervention supposée d'Emmanuel Macron dans le scandale Fillon. 

Tout... sauf ses propos sur Nicolas Sarkozy, "arrivé à un tel point qu'il met ses ministres sur écoute en conseil des ministes". Là-dessus - on le savait déjà - Wauquiez recule. Il indique s'être excusé platement auprès du principal concerné et ajoute : "C'est le seul passage que je regrette vraiment, j'ai présenté mes excuses auprès de Nicolas Sarkozy pour qui j'ai de l'estime (...) Ce que j'ai expliqué à ce moment-là était une rumeur, je n'ai jamais pensé que Nicolas Sarkozy mettait ses ministres sur écoute." Quant à Valérie Pécresse et ses "conneries"... c'était juste "un trait d'humour. "

Il est la "cible du système médiatique"

Laurent Wauquiez assume donc...  ce qui ne l'empêche pas de porter plainte et de saisir le CSA contre les séquences diffusées sur Quotidien. Et l'homme politique de fustiger "des méthodes de voyous", et un enregistrement digne d'une "embuscade" : "cela n'a rien à voir avec ce que je crois être la déontologie journalistique" ajoute-t-il.

Se posant plus généralement en victime du tribunal médiatique, il répète ainsi à l'envi : "Je suis une cible", "quel est donc mon grand crime ? (...) Le système médiatique a ceux qu'il cible et ceux qu'il protège (...) Aujourd'hui, je ne suis pas dupe de ce qu'il se passe, j'en suis la cible. Je suis venu sur votre plateau pour vous dire que cela ne m'impressionne pas." Il termine ainsi, sur la forme de l'enregistrement : "Je reconnais une erreur : je n'ai pas mesuré le degré de violence et de manipulation auquel certains journalistes sont prêts à se livrer. Je ne m'y tromperai plus." 

Il s'érige en opposant n°1 à Emmanuel Macron

Dernier élément de langage savamment distillé au cours de l'interview, celui de l'opposition au chef de l'Etat. Le nom d'Emmanuel Macron est en effet revenu comme un puissant leitmotiv dans la bouche de Laurent Wauquiez. Par exemple ici, à propos des fameuses excuses qui lui sont demandées, Laurent Wauquiez parvient à placer le nom du Président de la République : "Je n'ai pas insulté les Français, je ne suis pas Emmanuel Macron. Dans mes propos, il n'y avait pas une once de mépris (...) parce que je défends les classes moyennes." 

Et le chef de parti termine son interview par une sortie en forme de profession de foi : "Je sors de cette épreuve plus déterminé que jamais à défendre mes convictions et ma liberté de parole. Je demande aux Français : est-ce que ce qui vous préoccupe, c'est les propos que j'ai pu tenir, ou le Président de la République qui baisse le pouvoir d'achat ?" 


Anaïs Condomines

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