RÉACTIONS - Après la conférence de presse d’Emmanuel Macron, les Gilets jaunes n’ont pas manqué de faire part de leur déception, face aux annonces du président. Notamment parce que celui-ci n’a pas retenu l’une de leurs principales revendications, le référendum d’initiative citoyenne.
"Vous êtes satisfaits des propositions de notre président ? Moi non", ou encore "Rien pour les revendications des gilets jaunes… que dalle !". Sur la page Facebook Gilet jaune, les commentaires de ce type sont nombreux. Sans grande surprise, la conférence de presse d’Emmanuel Macron, et les annonces du président, n’ont pas vraiment convaincu le mouvement.
Il faut dire que l’une des principales revendications des Gilets jaunes, le Référendum d’initiative citoyenne (RIC), a été écartée par le président. "Tel qu’il est proposé, il me semble remettre en cause la démocratie représentative" a déclaré le chef de l’Etat. En revanche celui-ci souhaite aller "plus loin sur le référendum d’initiative partagée" (RIP), en le facilitant avec un nouveau seuil de 1 million de signatures (contre 4,5 millions actuellement). Mais cela n’est pas suffisant pour les Gilets jaunes, comme Maxime Nicolle : "Simplement abaisser le seuil du référendum d'initiative populaire, c'est complètement inutile, il faut toujours l'accord du Parlement", s’est-il indigné auprès de l’AFP. Pour lui, le président "vient de balancer quelques miettes de pain comme la réindexation des retraites".
Toujours sur le volet institutionnel, Emmanuel Macron s’est aussi prononcé contre le vote blanc : "J’ai un moment été tenté par cette option, j’y ai beaucoup réfléchi. Mais je ne la retiendrai pas. Dans les moments difficiles de la démocratie, il faut choisir. Blanc ça ne décide pas, c’est l’agrégation des refus, c’est trop facile."
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"Il vendrait du sable à un berbère dans le désert"
Une déclaration qui déçoit Jérôme Rodrigues, autre figure du mouvement : "Il ne peut pas être le candidat du vote blanc forcément, ça lui enlèverait complètement l'ivresse du pouvoir", a-t-il réagi auprès de l’AFP, ajoutant à propos du président : "C'est un bon tchatcheur, il vendrait du sable à un berbère dans le désert, mais ça ne prend pas."
Sur l'impôt sur le revenu, "il n'a pas annoncé plus de tranches donc on ne réduit pas les inégalités", a jugé Jérôme Rodriguez. "Et il n'y a rien eu sur la TVA, alors que c'est une des premières revendications".
De son coté, Priscillia Ludosky a aussi exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux. "Abaisser le seuil ne change pas le problème", déclare-t-elle à propos du RIP. "L'initiative est à la main des parlementaires et non des citoyens ! D'où la demande du RIC !!" Dans un autre post Facebook, cette porte-voix du mouvement liste les dates des prochaines manifestations à venir.
"Samedi on lui montrera que nous aussi on sait faire les choses en profondeur et le 1er mai aussi", avait lancé dans la même veine Maxime Nicolle. La manifestation du 27 avril a vu défiler plus de 27.000 personnes dans toute la France. Un chiffre certes en baisse, mais qui montre encore combien les Gilets jaunes mobilisent sur la durée et n'ont pas été calmés par l'allocution présidentielle.