Mesures sanitaires : malgré la pression qui monte, Jean Castex souhaite se donner du temps

ASSOUPLIR OU DURCIR - Jean Castex avait promis de faire un point d'étape deux semaines après l'entrée en vigueur du 2e confinement. Ce qu'il fera lors d'une conférence prévue ce jeudi à 18 heures. Pour autant, l'exécutif ne semble pas pressé de modifier le dispositif actuel.
Ne pas chavirer sous la tempête. Attaqué par l'opposition pour sa gestion de la crise sanitaire, et alors que l'opinion semble exprimer une lassitude croissante à l'égard des restrictions imposées depuis le 30 octobre, Jean Castex est sur une ligne de crête. Le Premier ministre est attendu jeudi, à 18 heures, pour une conférence au cours de laquelle il doit, comme il s'y était engagé il y a deux semaines, faire le bilan du reconfinement et donner des perspectives aux Français. Mais en même temps, l'exécutif, qui scrute avec fébrilité les premiers signes d'un ralentissement des contaminations, veut se donner du temps.
Jugeant qu'il est "trop tôt pour tôt pour prendre des décisions", Matignon souhaite rester sur l'échéance du 1er décembre, soit après quatre semaines de confinement, selon des propos rapportés par Le Monde jeudi.
"Nous allons voir si l’on doit desserrer ou resserrer le dispositif, au vu des données épidémiologiques", a toutefois précisé Jean Castex au Monde, alors qu'un nouveau conseil de défense Covid se tenait ce jeudi matin. Pour le chef du gouvernement, le "petit ralentissement" constaté dans les dernières données épidémiologiques ne change rien sur fond. "Ce n’est certainement pas le moment pour desserrer la bride", a-t-il rappelé au quotidien.
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L'exécutif ne semble donc pas s'orienter vers une modification en profondeur des mesures sanitaires. Une position que Jean Castex juge de bon sens, mais particulièrement difficile à tenir au moment où l'unité nationale a fondu et où l'opposition se déchaîne contre les choix du gouvernement. Elle est encore plus difficile à tenir à l'égard de professions qui s'estiment lésées par la crise, à commencer par les petits commerçants qui, dans certains secteurs, réclament à cor et à cri la réouverture avec un protocole sanitaire dédié.
"Ceux qui nous attaquent disent tout et son contraire", dénonce Jean Castex à propos de l'opposition politique, selon les propos rapportés par Le Monde. "Les mêmes qui nous accusaient de ne pas en faire assez contre le virus nous reprochent désormais de fermer les commerces de proximité."
"Moi, j’essaie de tout faire pour préserver l’unité nationale. Même si certains ne le veulent pas, j’œuvrerai toujours au rassemblement", a ajouté le chef du gouvernement.
Selon un sondage Ifop paru jeudi, les Français expriment une lassitude, voire une détresse beaucoup plus profonde que lors du premier confinement au printemps dernier. En outre, les actes de transgression des mesures sanitaires apparaissent beaucoup plus nombreux. Pas facile, dans un tel contexte, d'annoncer à la population qui rien ne changerait dans l'immédiat et qu'il va falloir tenir bon.
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