"Contrat engagement jeune" : "Il faut être beaucoup plus ambitieux", critique Philippe Martinez

I.N.
Publié le 2 novembre 2021 à 22h37

Source : TF1 Info

SOCIAL - Le président de la République a annoncé ce mardi la création d'un "contrat engagement jeune", un dispositif destiné à aider au moins 400.000 jeunes à retrouver un emploi. Sur LCI, le secrétaire général de la CGT dénonce une mesure "loin de ce qui avait été promis".

Une nouvelle mesure qui peine à convaincre. Ce mardi 2 novembre, le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Jean Castex ont tour à tour présenté le "revenu engagement jeune", un dispositif qui prendra dès le mois de mars le relais de la "garantie jeunes" pour aider les moins de 26 ans à trouver une formation ou un emploi. Une allocation allant jusqu'à 500 euros pourra être versée aux bénéficiaires.

Invité de Ruth Elkrief sur LCI ce mardi, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dénonce un dispositif trop éloigné des promesses initiales d'Emmanuel Macron. "On est loin de ce qui avait été promis", regrette-t-il. "C'est presque trois fois moins d'argent que ce qui avait été prévu, tandis que deux fois moins de jeunes vont être concernés." Philippe Martinez déplore aussi le montant versé aux bénéficiaires. "Cela pourra aller jusqu'à 500 euros, mais ce ne sont pas 500 euros pour tout le monde", fait-il remarquer. "Or, essayez de vivre avec 500 euros ou moins..."

Philippe Martinez prône "un revenu d'insertion à 80% du Smic"

En outre, le syndicaliste souligne que la "garantie" est devenue un "contrat", qui oblige donc le bénéficiaire à une contrepartie. "À chaque fois, on essaie de culpabiliser ceux qui n'ont rien pour vivre", déplore-t-il encore, avant de relever les nombreuses questions suscitées par ce dispositif. "Pourquoi ces jeunes sont-ils en situation d'échec ou sans emploi ? Ce n'est pas leur faute. Va-t-on les obliger à suivre une formation dont ils ne veulent pas ? Ce serait les conduire de nouveau à l'échec. Va-t-on donner plus de moyens aux missions locales ? Quid des étudiants, que l'on voit aux soupes populaires et ont besoin de revenus ? Il faut être beaucoup plus ambitieux pour la jeunesse. Elle vaut mieux que cela."

Philippe Martinez défend de son côté la position de la CGT, qui prône plutôt "un revenu d'insertion à 80% du Smic". Et réclame des moyens supplémentaires pour les organismes chargés d'aiguiller ces jeunes. "Quels moyens donne-t-on pour ceux en charge d'accompagner les jeunes, à Pôle emploi ou dans les missions locales ? Il faut recruter !"


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