PAS DE RELÂCHEMENT - Lors d'une visioconférence avec une vingtaine de députés vendredi, Emmanuel Macron a évoqué un délai de "huit à dix jours" pour décider d'une éventuelle évolution des restrictions sanitaires. D'ici là, le message est simple : éviter tout relâchement.
Faut-il durcir ou au contraire assouplir les restrictions sanitaires ? Avant de décider, Emmanuel Macron se donne "huit à dix jours". Le président de la République s'est exprimé ce vendredi lors d'une visioconférence avec une vingtaine de députés de la majorité. Faut-il espérer un assouplissement du couvre-feu, mis en place le 15 décembre dernier et avancé à 18h depuis le mois de janvier ? "Attention, le président de la République donne là un ordre de grandeur", souligne auprès de LCI l'entourage d'Emmanuel Macron, précisant que le délai de 8 à 10 jours n'était pas gravé "dans le marbre". "L'idée, c’est de dire à tous ceux qui veulent commencer à rouvrir que ce n’est pas encore le moment", poursuit -on de même source.
Le risque de relâcher "trop vite et trop tôt"
Trois semaines après avoir décidé de ne pas reconfiner le pays, envers et contre les avis de nombreux médecins, Emmanuel Macron doit encore conjuguer avec une situation sanitaire très instable avec toujours plus de 22.000 nouveaux cas.
"Le risque, c’est de relâcher trop vite et trop tôt. La situation n’est pas encore assez stabilisée pour se dire que c’est derrière nous", précise--t-on encore dans l'entourage du président. "La baisse de la courbe accuse un petit ralentissement ces derniers jours."
Jeudi soir, lors de son point presse hebdomadaire, Olivier Véran ne disait pas autre chose : "L'heure n’est pas au relâchement de nos efforts" et "encore moins au relâchement de notre vigilance collective".
La modélisation de l’épidémie pour les prochaines semaines, présentées jeudi soir par Vittoria Colizza, directrice de recherche à l’Inserm, n'avaient en effet rien de très encourageant et montre à quel point la situation reste fragile en France. Selon les calculs de la chercheuse et de ses collègues, le maintien des mesures actuelles entraînerait "une augmentation du nombre d'hospitalisations hebdomadaires à cause de l'augmentation du variant dans le temps". "En cas d’assouplissement des mesures", Vittoria Colizza émettait l'hypothèse d'une "augmentation de 10% du R effectif", à savoir le taux de reproduction du virus, "ce qui accélérerait encore plus largement cette dynamique d’augmentation". Le renforcement des mesures, lui, est le seul qui semblait entraîner un effet positif, avec "une plus forte réduction de la souche historique, mais aussi du variant".
Lire aussi
Chiffres des variants, projections de l'épidémie... où en est-on en France ?
Lire aussi
"Les trois variants nous inquiètent particulièrement" : Olivier Véran fait le point sur l'épidémie
Lire aussi
Couvre-feu "accentué", "confinement partiel" : vers des mesures plus strictes à Nice d'ici la fin du week-end
Alléger les restrictions pourrait ainsi, à la vue de ces projections,être un pari risqué. "Il faut tenir ! Il ne faut surtout pas que les gens se relâchent", indique-t-on encore dans l'entourage du président de la République.