PRISE EN CHARGE - La Ligue contre le cancer estime que les masques devraient être remboursés pour les personnes fragiles et celles atteintes du Covid-19. Des remboursements pour tout ou partie de la population sur lesquels le gouvernement se montre pour l'instant prudent.
Président de la Ligue nationale contre le cancer, le professeur Axel Kahn estime aujourd'hui qu'il est indispensable que l'accès aux masques soit gratuit pour des personnes fragiles et malades. Il juge ainsi qu'une prise en charge intégrale du coût de ces masques par la sécurité sociale serait logique, et voit dans une telle mesure une "obligation morale et sanitaire.
La Ligue @laliguecancer ne se mêle à aucune polémique, ELLE DÉFEND LES PERSONNES MALADES FRAGILES. Leur fournir gratuitement des masques EST UNE OBLIGATION MORALE ET SANITAIRE. Pouvoir en acheter en super-marché alors qu'elles en sont dépourvues SERAIT UN SCANDALE. RT — Axel Kahn (@axelkahn) May 2, 2020
Interrogée ce dimanche sur la question, la présidente du Rassemblement national a estimé qu'il s'agirait d'une décision juste. "Que les masques soient remboursés par la Sécu pour les gens fragiles et atteints, est une évidence", a ainsi lancé Marine Le Pen. "S'il y avait un vaccin, je suppose qu'il serait remboursé par la sécurité sociale", a-t-elle ajouté, mettant en avant le fait qu'il n'y aujourd'hui que peu de manières de se défendre face au Covid-19, faute de traitement.
Coronavirus: "Que les masques soient remboursés par la Sécu pour les gens fragiles et atteints, est une évidence", estime Marine Le Pen pic.twitter.com/cAGMwryDZF — BFMTV (@BFMTV) May 3, 2020
Quelle que soit la tendance politique, la question des masques suscite de nombreuses réactions. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a en effet estimé que l'Etat aurait dû procéder à une réquisition de l'ensemble des masques, y compris ceux commandés par les enseignes de la grande distribution. Une intervention qui sous-entend que c'est la puissance publique qui aurait eu la charge de fournir ces masques aux Français.
La prudence de Christophe Castaner
S'agit-il d'hypothèses envisagées par l'Etat aujourd'hui ? Invité ce dimanche dans le Grand Jury sur LCI, Christophe Castaner n'a pas souhaité réagir aux déclarations de Marine Le Pen, estimant qu'il fallait éviter de s'adonner à des "annonces faciles". Il a également mis en avant les annonces du Premier ministre, qui a expliqué que des stocks de masques (environ 5 millions) seraient mis à disposition des plus fragiles au sein des départements. Des stocks dont la gestion sera assurée par les préfets.
Si Christophe Castaner ne s'est pas prononcé sur une prise en charge par la sécurité sociale, il a indiqué qu'à ses yeux, le plus important aujourd'hui était "que tous les Français puissent être équipés". Le prix plafonné à 95 centimes d'euros pour un masque chirurgical reste élevé, il l'a admis, surtout en comparaison avec les tarifs observés avant l'épidémie. Pour autant, le ministre estime que "sur un marché tendu", les producteurs (chinois en majorité) "ont augmenté leurs prix. La conséquence logique d'une "demande exponentielle", a-t-il souligné.